Selon un communiqué du syndicat, les grévistes protestent contre le projet de loi portant sur le transfert de quatorze établissements de formation hôtelière et touristique, relevant du département du tourisme, à l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT).
Adopté en Conseil de gouvernement, ce projet de loi qui passera devant le Parlement après sa ratification par le Conseil des ministres est contesté parce qu’il exclut deux autres centres du transfert. Il s’agit du Centre de qualification professionnelle hôtelière et touristique de Touarga et de l’Institut supérieur du tourisme de Tanger.
Ce projet n’apporte rien de plus pour la formation hôtelière et touristique. C’est une décision qui va à l’encontre des dispositions de l’article 48 de la fonction publique, souligne un syndicaliste. Ce transfert de la tutelle traduit une volonté politique tendant à accorder la gestion de la formation dans le secteur à un opérateur public ayant les compétences et les structures nécessaires, renchérit Larbi Bencheikh, directeur général de l’OFPPT.
Rappelons que la décision de transférer les instituts hôteliers à l’OFPPT a été prise après l’adoption du Plan de développement intégré (PDI) du secteur touristique. Novateur par sa dimension intégrée et sectorielle, ce plan, initié en 2002, a pour objectif le développement de la formation professionnelle du secteur hôtelier et touristique, tant sur le plan qualitatif que quantitatif.
D’importantes ressources techniques et financières ont été mobilisées pour la mise en œuvre de cette stratégie, grâce à des partenariats multilatéraux avec l’Union européenne via le programme MEDA, le Canada, la France et l‘Allemagne. Ladite stratégie vise l’augmentation de la capacité d’accueil du dispositif de formation (plus de 3.500 places pédagogiques) en agissant sur l’optimisation de l’existant, sur l’extension de 12 établissements publics de formation, et sur la création de huit nouveaux établissements (dont un Centre de développement des compétences/CDC).
L’OFPPT se chargera de la création de huit nouveaux centres de formation avec un coût global de 170 millions de DH. Ces nouveaux centres qui porteront à 30 le nombre total d’établissements dispensant une formation dans le domaine touristique devront permettre la formation d’environ 15.000 nouveaux lauréats tous les ans contre 10.000 actuellement. 72.000 cadres et employés nécessaires au secteur seront formés à l’horizon 2010-2012 dans différentes filières. A noter que le nombre total de lauréats des différents établissements de formation hôtelière au Maroc a atteint 9.310 en 2006 contre 4.673 en 2001.
Seulement le syndicat national du tourisme formule d’autres revendications. Celles-ci sont relatives à l’amélioration des conditions du travail et aux indemnités à allouer aux professionnels du secteur.
Elles portent aussi sur la régularisation des dossiers administratifs des diplômés et des cadres de l’Office professionnel marocain du tourisme et le renforcement de l’arsenal juridique des établissements du secteur.
El Mahjoub Rouane
LE MATIN