Orphelin depuis l’âge de 12 ans, il recourait au travail dans les champs pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa mère. Quand cette dernière est tombée malade, il n’avait pas le moindre sou pour lui assurer les soins médicaux. Naïma s’est alors chargée de tout. Brahim, lui, a décidé de partir en ville, afin d’améliorer sa vie. Pour le dissuader, sa mère a recouru à Naïma qui était la seule capable de le convaincre de rester aux côtés de sa mère. Et pour cela, Naïma a trouvé la solution adéquate : lui offrir du travail chez elle et lui chercher une jeune fille pour le mariage. Elle l’avait aidé à obtenir son permis de conduire pour devenir son chauffeur personnel. Très heureux dans sa vie professionnelle et conjugale, Brahim a eu un premier enfant que Naïma considérait comme le sien. C’est elle qui s’était chargée d’organiser les cérémonies de baptême et de circoncision. C’était le cas, également pour son deuxième enfant.
Mais comme les belles choses ont une fin, un mois plus tard, Naïma a été retrouvée assassinée dans sa maison. L’autopsie a révélé qu’elle est tuée par étouffement. Brahim a affirmé aux enquêteurs qu’il était, la nuit de crime, chez la cousine de sa femme. C’est ce qu’ont confirmé ces deux dernières. Les enquêteurs ont remarqué la disparition des vêtements et des bijoux en or de la victime. Le notaire a déclaré aux enquêteurs que Naïma venait d’élaborer un testament dans lequel elle cède sa fortune aux deux enfants de Brahim. Les investigations n’ont rien donné. Il fallait attendre la cérémonie de la circoncision du deuxième enfant pour déceler le mystère. La femme de Brahim a découvert son mari en compagnie de sa cousine sur le même lit dans une chambre de la villa. Hors d’elle, l’épouse a commencé à insulter son mari et sa cousine et a décidé de se venger en révélant le secret : «c’est lui le meurtrier !». Brahim a avoué que sa maîtresse l’a convaincu de tuer Naïma pour profiter de la fortune léguée aux enfants. Sa femme, qui ignorait la relation d’adultère, était au courant de ce crime, mais n’y a pas participé.
Devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, Brahim et sa maîtresse ont assumé leur responsabilité. Ils ont été condamnés à trente ans de réclusion criminelle. Quant à l’épouse, elle a écopé de deux ans de prison ferme pour non dénonciation.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma