Nous sommes à El Jadida.Fatima, mère de famille, est de retour de chez sa sœur. En poussant la porte de sa maison, elle est restée immobile et a lancé un cri strident avant de perdre connaissance. Ses voisins l’ont rejointe pour savoir ce qui lui est arrivé. En fait, ils n’ont pas cru leurs yeux. Au vestibule de la maison, se trouve le corps d’Abderrahmane, fils de Fatima, âgé de vingt-huit ans, gisant dans une mare de sang. La police a aussitôt été alertée. La mère bouleversée, pleurait sans savoir quoi faire ni quoi dire. Qu’est-il arrivé à son enfant unique? Les enquêteurs sont arrivés sur les lieux et ont diligenté une enquête. Les propos recueillis sur place ont confirmé que le jeune homme a été poignardé mortellement. Par qui ? Un témoin oculaire a affirmé aux enquêteurs qu’Abderrahmane était en compagnie de son ami, Khaled.
Celui-ci est un voisin du quartier qui habite près de Abderrahmane. Les policiers se sont lancés à sa recherche. Frappant à la porte de sa maison, personne ne leur a ouvert. Un voisin les a informés que Khaled s’attablait de temps à autre dans un café du quartier. Mais en vain. Il n’y était pas quand les policiers y sont arrivés.Les enquêteurs ont téléphoné à l’hôpital médico-légal pour envoyer un fourgon mortuaire afin d’évacuer le cadavre d’Abderrahmane pour autopsie.
Le lendemain matin, Khaled s’est présenté de son plein gré devant les policiers de l’arrondissement de police. Sans hésiter, Khaled a tout avoué. Quand il a abandonné les bancs de l’école, il s’est jeté dans le monde de la délinquance. Il se droguait presque quotidiennement. Sa relation avec Abderrahmane remonte à leur enfance. Le jour du drame, ils se soûlaient ensemble.À un moment donné, Abderrahmane l’a insulté, l’accusant d’avoir bu plus de verres que lui et a osé le frapper d’un coup de poing. Khaled a tenté de le calmer en le sollicitant de boire la quantité qu’il désirait sans faire de problème. Mais en vain. Abderrahmane qui était sous l’effet de comprimés psychotropes et de l’alcool n’a pas se calmer. Au fil des minutes, Khaled a commencé à perdre le contrôle de ses nerfs. Il a pris le couteau qu’il dissimulait sous ses vêtements et lui a asséné deux coups au niveau de sa poitrine. Blessé grièvement Abderrahmane a pu rentrer chez lui alors que le sang coulait de son corps. Personne n’a osé à ce moment téléphoner à la protection civile. Aussi bien devant le
parquet général que devant le juge d’instruction ou encore devant la Cour de la chambre criminelle, Khaled a reconnu son meurtre. Le jeune homme a exprimé son regret d’avoir commis ce meurtre. Les larmes lui coulaient des yeux quand il a entendu le jugement : 15 ans de réclusion criminelle.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma