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Bref, les principes énoncés lors du sommet fondateur à Belgrade en 1961 et basés sur la Conférence de Bandung, sont encore d’actualité.
Le Mouvement des non-alignés fut fondé en pleine guerre froide par les pays qui ne faisaient pas partie des blocs militaro-politiques, pour trouver une alternative de développement dans un contexte marqué par la confrontation des systèmes dirigés par l’URSS et les Etats-Unis.
Bien que les membres du mouvement soient, dans leur grande majorité, des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, c’est la Yougoslavie qui fut à son origine. Son président, Josip Broz Tito, devint un des idéologues des non-alignés.
Toutefois, ses objectifs de paix mondiale sont loin d’avoir été atteints. Le Mouvement des pays non-alignés n’est pas devenu une troisième force diplomatique. Les grandes puissances ont toujours réagi en fonction de leurs intérêts. Et elles continuent de le faire aujourd’hui, vu leurs réticences à conclure des accords réellement égalitaires avec le Sud.
Si la guerre froide, ancienne version, fait aujourd’hui partie de l’Histoire, les observateurs en perçoivent une nouvelle version pour faire son chemin de jour en jour, dans un monde où les enjeux économiques déterminent de plus en plus les enjeux stratégiques, et où l’Union européenne et la Chine ne cessent de convoiter les mêmes objectifs que la super-puissance américaine.
Le MNA, qui compte déjà près d’un demi siècle d’existence, a eu à faire face aux défis majeurs de la décolonisation, de l’édification d’Etats modernes, de la lutte contre la pauvreté et le sous-développement, porteurs à terme de dangers aussi graves et menaçants pour la paix et la sécurité mondiales que la bipolarisation planétaire du temps de la guerre froide.
Il a, en outre, eu à mener le combat en faveur d’un nouvel ordre international plus juste et à relever les défis posés par la mondialisation et le danger du terrorisme. La réforme du Conseil de sécurité des Nations unies est l’un des thèmes-clés du mouvement, qui réclame sa «démocratisation» et des pouvoirs renforcés pour l’Assemblée générale des 193 pays, qui se tiendra juste après le sommet de Cuba, parmi lesquels le MNA compte 118 membres.
«Le Conseil de sécurité doit augmenter le nombre de ses membres, modifier ses méthodes de travail et éradiquer le privilège injuste et humiliant du droit de veto», a déclaré le vice-Président cubain Carlos Lage.
Il a fustigé «le consensus de Washington, le néo-libéralisme, les multinationales, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, le gouvernement des Etats-Unis et des pays puissants», qui imposent à ses yeux «une nouvelle dictature mondiale, avec un discours intolérant et trompeur».
Trois jours après la commémoration des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, Carlos Lage est revenu sur le terrorisme, au sujet duquel le sommet prépare une condamnation «sans équivoque», selon un projet de résolution finale.
Le terrorisme, a-t-il dit, «n’est pas la conséquence d’idéologies radicales qui doivent être balayées avec des bombes et des missiles» mais «la conséquence de l’injustice, du manque d’éducation et de culture (…) de l’humiliation dont souffrent des nations entières».
S’agissant de la coopération Sud-Sud, il faut signaler que le Maroc, membre fondateur du Mouvement des non-alignés, a toujours appelé à l’élaboration d’une nouvelle conception de cette coopération, à travers l’établissement de partenariats réels, en vue de renforcer les échanges entre les pays du Mouvement des non-alignés.
Notre pays estime impérieux que les pays du Sud puissent, plus que jamais, mettre au point une nouvelle conception de la coopération Sud-Sud et ce, à travers la mise en œuvre de partenariats réels et l’exploitation de toutes les opportunités en vue de renforcer les échanges scientifiques, industriels, commerciaux et culturels entre les pays du Mouvement.
Rappelons que le Maroc a été élu, avec l’île Maurice, le Nigeria et le Zimbabwe, membre pour la région Afrique, du Bureau de la XIVe édition du Sommet du MNA lors de la réunion des hauts responsables du Mouvement, tenue lundi dernier à La Havane.
El Mahjoub Rouane
LE MATIN
