Deux comparses devant la justice

H.Y et A.Y sont deux bons amis de longue date. Ces deux jeunes âgés de vingt ans se connaissent depuis leur enfance. Parce qu’elles sont rares, leurs rencontres sont privilégiées. Depuis que A.Y a déménagé avec sa famille du quartier Grigouane vers Mohammédia, ils ne se rencontraient pas aussi fréquemment que d’habitude. Toutefois, ils sont restés en contact. Ils s’appellent très souvent au téléphone. Un jour, ils ont convenu de se voir chez H.Y. Je vais te préparer une belle surprise comme jamais tu n’en as eus, promet H.Y à son ami.

Le jour du rendez-vous était le mercredi 8 février. Le jeune A.Y a rejoint son ami. Plein d’entrain et de joie, H.Y l’a accueilli chaleureusement. Ils ont parlé de tout et de rien. Ils se sont raconté mutuellement leurs aventures, leurs joies et leurs problèmes. Par ailleurs, A.Y attendait impatiemment la surprise que lui avait promise son ami. Remarquant son impatience, ce dernier a ouvert une petite sacoche pour en faire sortir quelques bières et du vin rouge. Après quoi, il a servi dans des assiettes en guise d’amuse-gueule le fromage, les cacahuètes, les amandes. Les deux copains se sont offerts une bonne cuite. Une manière musclée de sceller leurs retrouvailles.

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Ils poursuivirent leur conversation en évoquant les beaux souvenirs qu’ils aient partagés ensemble, de la drague des jeunes filles aux histoires d’amour qu’ils ont vécues avec des adolescentes. Ils ont également évoqué les agressions qu’ils avaient perpétrées à bord des vélomoteurs sans qu’ils soient arrêtés ou piégés par la police. La nuit est tombée depuis quelques heures déjà. Les deux amis n’ont plus la moindre goutte d’alcool et H.Y n’a plus de sou pour l’acheter non plus.

«Allons sortir faire un petit tour.», propose H.Y à son ami. Ce dernier s’est levé pour l’accompagner. Bien qu’ils aient trop picolé, ils marchaient sans tituber. «On doit travailler cette nuit», chuchote H.Y dans l’oreille de son ami qui n’a manifesté aucun refus surtout qu’il avait également besoin d’argent.

H.Y a hélé un petit taxi qui venait de stationner près de la gare routière Ouled Ziane. Les deux clients sont montés dans la voiture en demandant au chauffeur de les conduire au boulevard Nador. Arrivé à destination, le chauffeur du petit taxi a demandé à H.Y de lui payer la course. Ce dernier s’est abstenu arguant qu’il est habitué à payer la course à moindre prix. Échangeant les accusations, le chauffeur leur a demandé de descendre sans payer. À ce moment, les deux comparses dévoilent leurs vraies intentions.

H.Y a tenté de voler la clé de contact. Le chauffeur l’a poussé violemment. À ce moment-là, A.Y brandit un couteau et assène un coup au poignet droit du chauffeur qui a tenté de résister. Mais en vain. H.Y l’a poussé violemment hors de son véhicule. Après quoi, il a pris le volant et a démarré en trombe. Il sillonne les ruelles et les boulevards durant toute la nuit. Il ne s’est arrêté qu’après avoir heurté un poteau électrique.

Sans se soucier de son ami qui a perdu conscience, A.Y a ouvert la portière et a pris la fuite. La police a été alertée. Les éléments de la treizième section judiciaire de la police préfectorale de Casablanca-Anfa se sont rendus sur les lieux.

Arrêté, H.Y a été soumis à une fouille corporelle. Les policiers ont saisi les papiers du taxi ainsi qu’une somme de 250 dirhams et un téléphone portable. Après l’arrestation de A.Y, les policiers ont saisi chez eux trois vélomoteurs qu’ils utilisaient pour agresser leurs victimes. Les deux accusés ont avoué avoir perpétré plusieurs opérations de vols à l’arraché contre les automobilistes et les passants. Ils leur subtilisaient surtout les téléphones portables. Le mis en cause principal, H.Y, a dévoilé également aux enquêteurs le nom du guerrab, marchand de boissons alcoolisées sans autorisation, qui lui a vendu les bières et le vin rouge. Les enquêteurs l’ont arrêté et ont saisi chez lui 750 différentes bouteilles de boissons alcoolisées.

Les trois mis en cause ont été traduits devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca.

Aujourd’hui.

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