C’est le signe d’un développement soutenu de cette discipline au Maroc, a-t-il indiqué dans une déclaration à la MAP.
Discipline qui nécessite, par essence, une parfaite connaissance des langues et une solide formation, la traduction s’accompagne à l’ONU d’une responsabilité énorme et d’un maximum d’objectivité.
La traduction est un besoin constant à l’ONU. Des centaines de documents aussi sensibles qu’urgents sont en effet traduits chaque jour dans les six langues officielles de travail.
Contrairement à la traduction de la littérature qui laisse trahir une subjectivité médiatrice, la nature des documents de l’Onu exige une objectivité totale. La rigueur est donc de mise, a expliqué pour sa part Hassan Ramouk.
Pour les professionnels des langues à l’ONU, toute négligence, omission ou contre-sens est très lourd de responsabilité. Des fois, cela peut conduire à une plainte d’un Etat membre, voire même entraîner un incident diplomatique et nuire à l’image de l’Organisation.
La mission est plus délicate spécialement lorsqu’il s’agit de l’interprétation, tellement l’enjeu est de faire passer un message d’une langue source à une langue cible le plus vite possible avec le maximum de clarté et de responsabilité, a indiqué M. Ramouk qui a rejoint les Nations Unies depuis 12 ans après une longue expérience notamment au sein de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) à Rabat.
Il ne suffit pas de se concentrer uniquement sur les mots, mais aussi tenir compte des références et des connotations culturelles. Il faut surmonter le problème de la fidélité et de transmettre le message dans la lettre et l’esprit, explique ce professionnel.
Au-delà de faire passer le message d’une langue à une autre, interprètes et traducteurs rendrent possible les débats et les négociations dans les différents organes onusiens sur des questions, aussi sensibles que diverses, dont dépendent les relations entre Nations et surtout la paix et la stabilité dans le monde.
M. Laslami, qui est à son actif 23 ans d’expérience au sein de l’ONU, souligne que le mérite de cette percée des traducteurs marocains revient avant tout à l’Ecole supérieure Roi Fahd de Traduction à Tanger, qui a ouvert ses portes à la fin des années 1980. A ses yeux, cette école a joué un rôle incontestable dans l’essor de cette discipline au Maroc.
La majorité des traducteurs marocains recrutés par l’ONU ces dernières années, tant à son siège de New York, à Genève ou à Vienne, sont en effet lauréats de cet établissement.
Certains d’entre eux expliquent que leur présence au sein de la plus importante organisation internationale témoigne du désir grandissant des jeunes professionnels marocains de s’ouvrir sur leur environnement régional et international.
C’est une opportunité à la fois pour les traducteurs et pour l’école de Tanger, indique Mohamed El Alaoui.
Cet établissement spécialisé, le seul au Royaume à dispenser une formation polyvalente en traduction, a réussi en effet, au fil des ans, à confirmer sa bonne réputation.
L’Ecole a conclu des conventions de coopération et de partenariat avec des organisations internationales, dont l’ONU, ainsi qu’avec différents établissements de formation dans des pays où la traduction est une longue tradition, comme le Canada ou la Suisse.
Reste à relever que ces spécialistes nationaux des langues constituent une exception au niveau de l’ONU où les Marocains sont généralement quasi-absents parmi un personnel qui se compte pourtant par centaines, tant au niveau du Secrétariat que des nombreux autres départements et agences subsidiaires.
Omar Achy
menara.Ma