Dimanche 13 avril, des affrontements ont éclaté à la cité universitaire entre les deux clans. Une soixantaine d’étudiants pro-polisario ont semé la panique parmi les résidents en s’engageant dans une bataille dont la violence rappelle celle des événements qui ont été enregistrés, l’année dernière, dans le même campus. Selon des étudiants qui ont assisté à la bataille de dimanche, les affrontements ont commencé au début de l’après-midi. Munis d’armes blanches et de gourdins, un groupe d’étudiants sahraouis se sont attaqués à un autre groupe qui était, manifestement, préparé à faire face à l’attaque, puisque ses membres étaient tout aussi bien armés. Les actes de violence ont fait plusieurs blessés graves dont un jeune étudiant de la Faculté de droit de Rabat qui, selon des sources informées, aurait fait le déplacement à Marrakech pour participer à ladite bataille. Ce jeune étudiant a été transporté par les services de secours à l’hôpital Ibn Tofaïl où il a été admis dans un état comateux.
Selon des résidents de la cité universitaire, la bataille de l’après-midi n’était qu’une réaction de l’un des deux clans à une «agression» dont avait fait l’objet un de ses membres le même jour vers 6 heures du matin. Victime de coups et blessures à l’arme blanche, ce jeune étudiant originaire de l’une des villes des provinces du Sud a été également hospitalisé. Des sources informées ont indiqué à ALM que son agresseur présumé a été arrêté par la police qui l’a placé en garde à vue. Selon les mêmes sources, la procédure judiciaire est en cours afin de le déférer devant la justice.
Ces affrontements, qui sont devenus cycliques au sein du campus universitaire de Marrakech, présentent, cette fois-ci, une spécificité puisqu’il ne s’agit plus d’une guerre entre étudiants séparatistes et unionistes. L’enquête menée par les services de police a révélé, selon des sources informées, qu’il s’agit d’une bataille entre deux clans d’étudiants séparatistes mais ayant des approches divergentes. Les deux clans chercheraient, chacun de son côté, à marquer son hégémonie sur la scène estudiantine à Marrakech. Le premier, manipulé par la direction du Polisario, se dénomme « Khat Al Jabha Al Wataniya » (la ligne du front national). Le deuxième est proche de « Khat Achahid» (la ligne du martyr), un mouvement d’opposition au Polisario, né fin 2006. Les affrontements répétitifs entre des groupes minoritaires d’étudiants originaires des provinces du Sud commencent à devenir une menace pour les autres résidents de la cité universitaire qui sont de plus en plus nombreux à exiger une intervention ferme des autorités afin de mettre fin à cette situation.
Omar DAHBI
Aujourdhui.ma