L’enjeu pour les électeurs belges était d’élire, pour un mandat de 6 ans, les conseillers communaux, les échevins (adjoints au maire) et les bourgmestres (maires). Le bourgmestre sera nommé par le gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale sur proposition d’une majorité de conseillers communaux.
Pour ces élections, les étrangers qui résident en Belgique peuvent voter s’ils se sont inscrits sur la liste des électeurs auprès de la commune où ils résident en date du 1er août de l’année des élections.
Pour pouvoir figurer sur cette liste, les citoyens non européens doivent avoir eu leur résidence principale en Belgique pendant une période ininterrompue de 5 ans couverte par un titre de séjour légal au moment de l’introduction de la demande.
Il doivent également déclarer respecter la Constitution, les lois du peuple belge et le Traité relatif à la protection des droits de l’Homme et des Libertés fondamentales. Dès inscription sur la liste des électeurs, ces électeurs sont obligatoirement tenus de voter. L’agrément comme électeur reste valable tant que le citoyen non belge continue à réunir les conditions de l’électorat et ne renonce pas à sa qualité d’électeur, quelle que soit la commune de sa résidence en Belgique.
Par ailleurs, la loi belge autorise pratiquement toute personne (de nationalité belge) âgée de plus de 18 ans et n’ayant pas encouru de peines pénales, à se présenter comme candidat. Il faut également être inscrit au registre de population de la commune de résidence principale.
Pour pouvoir être élu conseiller communal et le rester, il faut être belge au plus tard au moment du dépôt de sa candidature entre les mains du président du bureau communal ou être ressortissant d’un autre Etat membre de l’Union européenne et satisfaire aux conditions de l’article 1 bis de la loi électorale communale.
Parmi les candidats aux élections, on compte d’ailleurs de plus en plus de Belges d’origine étrangère, et notamment marocaine : c’est le cas de 10 % des élus et de sept échevins (maires adjoints) des dix-neuf communes du grand Bruxelles. La politique n’est pas le seul champ d’émergence des Belges d’origine marocaine : ceux-ci s’affirment aussi progressivement comme journalistes, économistes, comédiens, sportifs, chanteurs, sociologues ou encore hommes d’affaires.
La communauté marocaine de Belgique est déjà à sa quatrième génération.
Depuis bientôt un demi-siècle d’existence, cette immigration ne cesse de façonner le paysage de la société belge sur les plans économique et culturel. 45 % des Marocains de Belgique se concentrent dans sept communes de Bruxelles, et singulièrement à Bruxelles-ville, Saint-Josse-ten-Noode ou encore Molenbeek-Saint-Jean. En dépit de résidus épars d’hostilité, de racisme, de xénophobie et de marginalisation, l’apport vivant et précieux de cette communauté reste inscrit de plain-pied dans les chapitres de l’Histoire de la Belgique.
Seulement, il est difficile de chiffrer les discriminations subies par la nouvelle génération de Belges d’origine marocaine, estimée à deux cent mille personnes. Les statistiques ne la distinguent pas des Belges dits de souche . On peut cependant penser que leur sort s’apparente à celui des Marocains résidant en Belgique.
Or, si le chômage touche davantage les non-Belges, Marocains et Turcs constituent à eux seuls 33,7 % des chômeurs étrangers, alors qu’ils ne représentent que 18,9 % des étrangers.
El Mahjoub Rouane
LE MATIN