Jour «J». Vers 22h, le trio réuni a, d’abord, dîné avant de se mettre d’accord sur la nécessité de cacher leur secret. Minuit a sonné. Les trois hommes, munis de pioches, ont emprunté le chemin menant au cimetière du douar. C’est où se trouverait leur trésor. Arrivés dans ces lieux noyés dans l’obscurité totale, les trois amis ont, chacun, choisi une parcelle avant de commencer à creuser. Pas le moindre mot, ils gardaient le silence tout en travaillant. On n’entendait que les coups de pioches et leurs souffles haletants.
L’aube approche et rien n’apparaissait. Pas la moindre pièce d’or. Ils ont cru alors que l’un d’eux n’avait pas suivi les recommandations de principe, dont la nécessité de faire ses ablutions avant de venir au cimetière. Ils ont fini par ranger leurs pioches et rebrousser chemin. Épuisés, chacun est rentré chez lui et s’est endormi immédiatement. Le lendemain, le trio s’est retrouvé une fois encore. Décision prise : reprendre le travail, la nuit, à condition que chacun, cette fois-ci, accomplisse ses cinq prières de la journée et fasse ses ablutions avant de se réunir chez Abdellah. Le trio ne savait pas que les gendarmes étaient au courant qu’un (ou plusieurs) chercheurs de trésors avait remué la terre au cimetière et qu’une surveillance sera effectuée pour arrêter les responsables. La nuit, toutes les dispositions ont été prises avant de partir au cimetière. Ils ont creusé et creusé. A 2h du matin, alors qu’il régnait un silence terrifiant brisé par le bruit des coups de pioches, ils ont été surpris par les éléments de la gendarmerie royale. Interpellés, ils ont avoué leur quête du trésor.
Devant les magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel d’Agadir, ils ont précisé n’avoir aucune idée sur les pratiques de l’exhumation de trésors. Pas de trésor et pas de liberté non plus. Leur quête les a conduits vers la prison où ils devront purger deux années ferme.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma