L’Onu avait décidé, vendredi dernier, de suspendre les activités du bataillon marocain et d’en confiner les unités dans leurs bases en attendant les conclusions de l’enquête en cours. L’organisation onusienne vise à faire respecter l’engagement qu’elle avait du temps de l’ex-secrétaire général Kofi Annan d’une tolérance zéro en matière de répression des abus sexuels contre les mineurs dans les pays où sont engagées des forces onusiennes.
La presse internationale, qui a relayé ce qui est considéré comme les prémices d’un nouveau scandale impliquant des Casques bleus, affirment que des membres du bataillon marocain auraient abusé sexuellement de mineurs âgés parfois de treize ans en contrepartie de sommes d’argent.
Des sources onusiennes affirment également que des enfants étaient nés des relations entretenues entre les Casques bleus déployés en Côte d’Ivoire et leurs victimes.
Le bataillon marocain, fort de quelque 730 éléments, prend part à cette force instaurée par la résolution 1528 (24 février 2004) pour départager le président Laurent Gbagbo et le chef des rebelles Guillaume Soro. Les soldats marocains, salués à maintes reprises pour leur précieux apport, participent à des patrouilles mixtes et s’acquittent surtout de missions humanitaires et sanitaires. Appréciés pour l’appui qu’ils apportent essentiellement au centre hospitalier de Bouaké, les Casques bleus marocains ont eu droit à tous les hommages, fin avril dernier, et le chef de leur contingent, le colonel-major Belkacem Amzaz, a été décoré en présence des deux chefs d’état-major ivoiriens et d’autres personnalités onusiennes.
Les unités de l’ONUCI totalisent près de 9.000 éléments issus des armées d’une cinquantaine de pays. Ces derniers sont appuyés par des unités françaises de la force Licorne. Entre autres missions, les Casques bleus s’attachent à préparer le terrain pour des élections qui seront tenues prochainement conformément à l’accord signé en mars dernier entre les parties au conflit.
Mohamed Boudarham
Aujourdhui.ma