Démenti cinglant du ministère des Affaires étrangères au PJD

Il a fait suite à une question orale d’actualité qui a été adressée au gouvernement à ce sujet. «La presse, aussi bien nationale qu’internationale, avait fait état de la disposition affichée par le Maroc pour abriter le siège de ce commandement militaire américain. C’est à partir de là que nous avons adressé notre question orale au gouvernement pour vérifier la véracité de ces informations», explique Mustapha Ramid, membre du secrétariat général du PJD et initiateur de ladite question d’actualité. Ce n’est pourtant pas aussi simple. Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, qui n’a pas tardé à répondre par un autre communiqué, a démenti catégoriquement cette information «dénuée de tout fondement». Il a par ailleurs exprimé son «grand étonnement» suite à la publication par le groupe parlementaire du PJD de ce communiqué. Le département de Mohamed Benaïssa s’est même interrogé sur «les véritables intentions et les réelles motivations ayant présidé à la diffusion de ce communiqué, en particulier à l’approche de l’échéance électorale nationale de septembre prochain». Le PJD, pour sa part, nie en bloc ces allégations et tout détournement de cette question à des fins électoralistes. Dans une déclaration à ALM, M. Ramid a tenu à souligner que «ceci n’avait rien à voir avec l’approche des élections. Il s’agit là d’une question de principe». Il a par ailleurs accusé le communiqué du ministère des Affaires étrangères d’être survenu tardivement. «Le ministère aurait dû nous éviter d’aborder un tel sujet en publiant son communiqué sitôt que la question a été soulevée par les médias», insiste Mustapha Ramid. Le ministère, qui regrette pour sa part que le PJD n’ait pas jugé utile, «comme le veut la pratique en la matière et le recommande le sens des responsabilités, de s’assurer de la véracité de ces informations avant de publier ce communiqué», précise que le Maroc n’a fait aucune proposition pour abriter sur son territoire le commandement militaire américain pour l’Afrique. Le sous-secrétaire adjoint du Pentagone aux Affaires politiques, Ryan Henry, a d’ailleurs déclaré, lundi à Rabat, que le pays qui doit abriter le futur Africom «n’a pas encore été désigné» jusqu’ici par les responsables américains. Conduisant une délégation américaine au Maroc, Ryan Henry a indiqué que l’Africom a été au centre d’entretiens avec les représentants des Forces armées royales (FAR) et le ministère marocain des Affaires étrangères. La délégation américaine a cependant souligné «qu’aucune décision n’a été prise sur l’emplacement possible du personnel de l’Africom». Rappelons que l’«U.S. Africa Command», plus connu sous le nom d’Africom, prévoit de fournir aux nations africaines et aux organismes régionaux une coordination intégrée du département de la Défense pour répondre aux besoins de la sécurité et au développement. «Africom ne signifie pas qu’il y aurait des forces américaines additionnelles sur le continent», a tenu à préciser M. Henry. Il réunira ainsi une grande variété d’experts en diplomatie, en développement et en économie, mais n’inclura pas de troupes.

Hajar DEHHANI

Aujourdhui.ma

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