Ce réseau avait été mis sous surveillance, depuis plusieurs mois, en Espagne et au Maroc, où la police marocaine avait été amenée à opérer une surveillance discrète d’un Go-Fast, qui avait accosté au Port maritime de Casablanca, depuis fin août jusqu’au 23 décembre 2006 suite à une panne mécanique. L’utilisation de Go-fast par ces trafiquants avait quelque peu compliqué la tâche des enquêteurs, en raison de la vitesse de ces embarcations, qui peut aller jusqu’à 70 miles par heure, estime-t-on de source policière marocaine.
L’identification des cerveaux de ce trafic, des récidivistes installés en Colombie, mais déjà connus des tribunaux espagnols, avait activé les investigations des enquêteurs. Les trafiquants préparaient alors le convoyage vers l’Europe de 4.000 kg de cocaine, à bord d’un bateau rapide baptisé Zenith qui, d’une longeur de 25 mèteres, était doté de quatre moteurs puissants.
Après une panne, les trafiquants avaient largué en mer la marchandise, découverte, sous forme de ballots, sur le littoral espagnol et portguais. Le bateau a accosté au port de Casablanca le 31 aout 2006, l’équipage ayant déclaré que la bateau avait appareillé de Dakar.
En accostant à Casablanca, précise-t-on de mêmes sources, l’équipage a observé un repli pour se soustraire aux enquêtes de la police espagnole. Les trafiquants n’ont cependant pas observé de trêve et décidèrent d’organiser un second convoyage de quelques 3.000 kg vers l’Europe. Lors de cette deuxième opération, les trafiquants, connus des enquêteurs espagnols, avaient décidé de transborder la marchandise en haute mer sur le Zenith, qui accostait à Casablanca, avant de l’acheminer vers les côtes espagnoles.
Quand le Zénith avait appareillé du port de Casablanca, la police marocaine avisa la police espagnole, qui utilisa les grands moyens pour la localisation du bateau dans le golfe de Cadiz, dont un hélicoptère.
L’équipage s’est alors débarrassé de la marchandise, qui totalisait alors 1.800 kg. L’embarcation n’a pu être interceptée. Toutefois, un nouveau membre d’équipage avait été identifié, puis localisé dans le nord du Royaume. Il avait été signalé à la police espagnole, à sa sortie le 1er janvier par le poste frontière de Bab Sebta. Par la suite, la police espagnole a remonté la filière et arrêté 28 personnes, dont 25 de nationalité espagnole. Une enquête a été ouverte, côté marocain, pour savoir si des espagnols, arrêtés, étaient d’origine marocaine.
La police espagnole de l’aéroport de Barajas de Madrid avait procédé, sur la base de renseignements fournis par la police marocaine, à l’arrestation ces derniers jours de trois narcotrafiquants de nationalité nigériane. Les opérations de fouilles ont permis la découverte de 800 grammes de cocaïne sur chacun des trois nigérians.
MAP