Démantèlement d’un dangereux réseau terroriste

Composé de 44 membres, dont cinq militaires initiés en matière d’explosifs et évoluant à Casablanca, Youssoufia, Sidi Yahya Gharb, Salé, Sidi Slimane et Tétouan, le réseau démantelé se préparait à déclarer la guerre sainte dans le nord-est du pays, dans les régions de Nador et Ouezzane, après acquisition d’armes à feu, indique un communiqué du ministère de l’Intérieur.

Ce groupuscule, se dénommant «Jammaat Ansar El Mehdi», (Groupe de soutien du Mehdi, un mouvement jusqu’ici inconnu), était dirigé par un ex-détenu salafi jihadi, qui a réussi à recruter des islamistes radicaux dans la perspective de les encadrer et les former au maniement des explosifs.

Les enquêtes menées ont révélé que ce groupe envisageait de financer ses activités par le recours au braquage d’institutions financières et de convois de transport de fonds ainsi qu’aux moyens de collecte d’argent, de contributions de certains de ses membres ainsi que de crédits de consommation contractés par les émules de ce groupuscule.

Il ne s’agit donc pas d’apprentis, mais de lieutenants recruteurs, encadreurs et formateurs de candidats à l’activisme intégriste parmi d’éventuels «intégristes fauchés» qui s’apprêtaient à passer à l’acte.

Trente-deux personnes ont été présentées devant le parquet général de Rabat. La Cour d’appel de la capitale est le tribunal habilité à juger les dossiers liés à la lutte contre le terrorisme. Le reste des mis en cause sera incessamment présenté aux autorités judiciaires compétentes, conclut le communiqué.

Le démantèlement de ce réseau rappelle les interpellations opérées dans les rangs d’intégristes de la Salafia Jihadia, en mars 2005, à Mohammedia, Salé, Settat et Khouribga.

Le réseau, constitué d’une dizaine de terroristes, s’apprêtait à commettre des attentats à l’explosif à Mohammedia.

Aussi et dans le prolongement de l’enquête sur les auteurs des attentats de Madrid, plusieurs personnes présumées membres ou proches des réseaux terroristes marocains ont été arrêtées dans les villes du nord du Maroc par les services de police.

Il faut noter que le Maroc est en état d’alerte depuis les attentats-suicides qui ont tué 45 personnes en 2003 à Casablanca. Depuis cette date, le gouvernement mène une guerre sans merci contre les groupes salafistes dont certains éléments échappent encore à la longue série d’arrestations. Trois semaines d’investigation après les attentats du 16 mai, les multiples pistes ont conduit aux mouvements islamistes radicaux : Assirat Al Moustakim, Al Hijra wa Takfir et la Salafia Jihadia: les trois filières des émirs sanguinaires.

L’enquête sur ces attentats criminels avait d‘ailleurs révélé que certains terroristes ont des liens avec le groupe dit «Assirat Al Moustaquim». Un groupe qui s’était fait connaître en février 2002, quand certains de ses membres avaient lapidé un homme à Sidi Moumen.

Dès la fin du mois d’avril de la même année, le chef présumé du mouvement, Zakaria Miloudi, 37 ans, était arrêté. Son procès, ainsi que celui de 13 autres hommes, s’est tenu à Casablanca et en janvier 2003, l’un d’entre eux, Adil Bachar, a été condamné à 20 ans de prison pour «homicide volontaire avec préméditation et guet-apens».

En mai dernier, les services de sécurité avaient annoncé avoir déjoué plusieurs attentats projetés par les intégristes de la nébuleuse d’Al-Qaïda au Maroc, en procédant au démantèlement d’une cinquantaine de cellules d’activistes fortes de plus de 2.000 membres.

El Mahjoub Rouane

LE MATIN

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