A telle enseigne que, selon des sources dignes de foi, le Premier ministre, Driss Jettou, a sonné le rappel des formations de la coalition gouvernementale. Une réunion devait, d’ailleurs, avoir lieu hier matin, mais qui a été reportée, disent nos sources pour vendredi après-midi.
Pour mémoire, le problème s’est posé le jour même où le projet de loi a atterri à la commission de la justice. L’écrasante majorité des membres de cette dernière l’a décrié. Un rejet presque catégorique où la seule voix dissonante a été celle du président du groupe de l’USFP, Mohamed Khaddouri, qui s’est opposé à cette levée de boucliers contre nature. Plutôt incompréhensible de la part des conseillers, d’autant plus qu’il s’agit d’un projet de loi qui émane justement de cette majorité.
Au rayon des argumentaires, deux versions ont vu le jour. D’une part, certains conseillers qui appellent à la généralisation du procédé, et de l’autre, certains qui refusent, tout simplement, que la déclaration du patrimoine soit appliquée aux parlementaires.
Pourtant, il est clair qu’il s’agit d’un levier d’une extrême importance quant au processus irréversible de la moralisation de la vie publique où s’inscrit le Royaume. Sachant aussi qu’il est, au fond, un élément de plus venant se greffer à la loi de 1992. Au-delà des arguments,-avancés, cela pose bien des interrogations.
Abdelhadi Gadi
LE MATIN