Infos du Maroc
Au Maroc, cette journée s’est caractérisée par la mobilisation de l’ensemble des composantes de la société, en particulier dans la région de Tensift.
Ainsi, pour apporter leur soutien à cet événement de grande envergure, le Centre de développement de la région de Tensift (CDRT), a organisé un sit-in dans ses locaux pour demander à qui de droit d’agir davantage afin que leurs engagements relatifs à la réduction de la pauvreté d’ici 2015 soient respectés. «Lors de cette journée, nous avons également rappelé l’engagement qu’ont fait plus de 100 chefs d’Etat en 1993 visant à réaliser les huit Objectifs du Millénaire pour le développement.
Près de 100 personnes, pour la plupart des professeurs, des universitaires, des ingénieurs, des médecins.., y ont participé», déclare le professeur Chehbouni Ahmed, président du CDRT. Cependant, ce responsable est conscient que rappeler des faits ou des objectifs et organiser un sit-in sont loin d’être suffisants pour réduire la pauvreté.
Et c’est à ce titre qu’ils insistent sur le fait que pour éradiquer la pauvreté, il faut combattre la corruption, instaurer l’égalité des chances et appliquer une gestion transparente et responsable. «La lutte contre la pauvreté doit être l’affaire de tous. Il faut qu’il y ait plus d’implication de la part de l’Etat et des partis politiques. Les associations sont une force d’appoint, mais elles ne doivent en aucun cas jouer le rôle de l’Etat. Et ce ne sont certainement pas des petits projets ponctuels qui vont réduire ou éradiquer la pauvreté dans notre pays.
Il faut qu’il y ait un projet de grande envergure à l’échelle nationale et qui soit global. Nous n’allons rien inventer, il suffit juste de mettre en pratique tout ce qui se dit et ce qui a déjà été dit auparavant, car si nous continuons sur cette voie, nous allons droit vers le mur», précise Chehbouni Ahmed.
Il rappelle à ce propos, le colloque national «bilan et perspectives» organisé en 2004 par le CDRT sur les programmes de lutte contre la pauvreté dans la région de Marrakech. «Les conclusions de ce workshop n’étaient pas très encourageantes. Nous avons constaté que malgré le nombre croissant de projets visant le développement et la réduction de la pauvreté, celle-ci ne fait qu’augmenter.
La vitesse de rejet d’exclusion sociale est donc plus importante que la vitesse d’insertion par les petits projets», poursuit-il Présent sur le terrain depuis 1998 dans la région de Tensift-El Haouz, le CDRT a été déclaré, il y a peu de temps, association d’utilité publique. La plupart de ses membres sont des cadres administratifs et privés qui ont décidé de s’impliquer activement dans leur région afin d’assurer son développement économique et social. «Notre objectif est de contribuer à la promotion de la région en tant qu’espace et cadre institutionnel d’initiative, de conception et d’exécution de politiques régionales de développement.
Nous luttons pour la tolérance et contre l’obscurantisme. Toutes nos actions sont liées à l’actualité. D’ailleurs cette année, en vu des élections, nous comptons encourager la participation des jeunes à la vie politique et leur implication dans les affaires courantes de leur région», précise Chehbouni Ahmed.
L’action du CDRT se caractérise par plusieurs activités et projets. Ainsi, 20 établissements scolaires, situés en zones défavorisées, ont été équipés en salles informatiques en 2005 et 20 autres le seront d’ici la fin de l’année. Egalement pour lutter contre la pollution, des actions sont menées notamment à Marrakech. 22 fours traditionnels polluants des potiers ont été substitués par des fours à gaz modernes et propres.
Les résultats ne se sont pas fait attendre : la qualité de production est meilleure et les artisants se frottent les mains, ils se font de juteux bénéfices. De même, un projet de valorisation des plantes aromatiques et médicinales dans la vallée d’Ijoukak a été lancé afin d’améliorer les revenus des villageois et la gestion rationnelle des ressources naturelles forestières. Des caravanes médicales sillonnent tout le pays pour apporter une aide aux populations qui n’ont pas accès aux services sanitaires.
(*) Source :
www.standagainstpoverty.org
Les huit Objectifs du Millénaire
pour le développement
1. Réduire la pauvreté extrême et la faim ;
2. Assurer l’éducation primaire pour tous ;
3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ;
4. Réduire la mortalité infantile ;
5. Améliorer la santé maternelle ;
6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et autres maladies ;
7. Assurer un environnement durable ;
8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Dounia Z. Mseffer
LE MATIN
