Nous sommes à Aïn Harrouda, une petite ville située à quelques kilomètres du nord de la capitale économique. Depuis quelques jours, un jeune homme n’a pas donné signe de vie à sa famille. Bien qu’étant sans emploi, ce quadragénaire dispose de son propre appartement. En fait, il mène une vie facile et simple. Que lui est-il arrivé pour disparaître plus de deux jours ? Sa sœur compose son numéro de téléphone. Le téléphone sonne, mais le frère ne répond pas. Son téléphone cellulaire a-t-il été subtilisé ? L’a-t-il oublié quelque part ? Quelles que soient les réponses, elles ne justifient pas sa disparition. Toute la famille s’inquiète de cette disparition inattendue. L’une de ses sœurs prend l’initiative et se dirige à destination de chez son frère. Tout au long de son chemin, elle tente de chasser les mauvaises idées de sa tête. Mais en vain. L’appartement se situe au deuxième étage d’une résidence de la petite ville. En y arrivant, elle sonne. La porte ne s’ouvre pas. Son frère ne s’y trouve pas ? Peut-être. Seulement, une odeur nauséabonde qui s’y exhale lui met la puce à l’oreille. Après les sonneries, elle commence à frapper à la porte. Mais, toujours pas de réponse. Que doit-elle faire ? Elle avise alors sa famille. La décision est claire : alerter les gendarmes de la région. Les limiers de la brigade criminelle de la Gendarmerie royale de la région se dépêchent sur les lieux. L’odeur insupportable oblige le chef de la brigade d’aviser le Procureur du Roi pour leur donner ses instructions pour ouvrir la porte. La porte a été défoncée. Et c’était la découverte macabre. Le corps du jeune homme, gisant dans une mare de sang, était étendu au salon, tout juste à côté de l’un des divans. Les mains et les pieds étaient ligotés et un morceau de tissu se trouvait dans sa bouche. On avait rabaissé son pantalon jusqu’au genou. Sur la table, le repas est y était encore. Qui l’a tué et pourquoi ? Les enquêteurs se sont servis rapidement du téléphone cellulaire du défont. Ils composent le numéro du dernier appel reçu. Personne ne les répond. Mais, ils apprennent qu’il appartient à Ahmed, un ex-soldat, âgé de quarante-quatre ans, demeurant à Beni Yakhlaf. Etait-il l’assassin ? Peut-être. Il n’était pas chez lui. Mais, quarante-huit heures plus tard, il a été arrêté chez un voisin à Ben Slimane. Il était en béquille, parce que son pied droit venait d’être fracturé. Pourquoi ? Ahmed lâche rapidement le morceau. C’est lui le meurtrier. La victime était son ami. Il croyait qu’il venait de recevoir une partie de l’héritage. C’est pourquoi, il a décidé de le tuer pour en mettre la main. Soutenu par trois complices qui se chargeaient de l’attendre, la nuit, pour l’aider, il est passé à l’acte, vers minuit. Il a téléphoné à son ami, la victime avant de le rejoindre. La victime dînait quand Ahmed l’a surprise par deux coups de couteau. Après l’avoir ligoté, il s’est lancé à la recherche de l’argent. Sans rien trouvé, il a tenté d’ouvrir la porte de l’appartement pour sortir. Mais en vain. Et il a commencé à héler par la main ses trois complices qui l’attendaient, un peu plus loin. Mais, l’obscurité les a empêchés de le remarquer. Et il a sauté du deuxième étage. C’est précisément à ce moment que le trio est arrivé pour l’aider et le conduire aux Urgences de l’hôpital Moulay Abdellah à Mohammédia. Ahmed et ses trois complices ont été traduits, dernièrement, devant la Cour d’appel de Casablanca.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma