Alertés, les éléments de la police judiciaire de la ville de Meknès se sont déplacés au domicile de l’avocat. Arrivés sur les lieux, ils ont d’abord constaté que la porte de l’appartement ne présentait aucun signe d’effraction. À l’intérieur, tout était rangé dans l’ordre. Apparemment, rien n’avait été volé. Le couple jouissait, par ailleurs, d’une bonne réputation au quartier. Quant à Brahim Hsitou, avocat au barreau de Meknès depuis mai 1991, il n’avait jamais fait l’objet de plainte ni de reproche, que ce soit de la part de ses clients ou du barreau. Et selon les premiers éléments de l’enquête, le couple n’avait pas d’ennemis.
Toutefois, plusieurs plaintes ont été déposées par le couple auprès des autorités locales de la ville de Meknès, contre une famille dite Bouâmi qui habite dans le même quartier. Dans ces plaintes, le couple se plaignait du préjudice que lui causait la fumée émanant d’un local que cette famille avait aménagé en snack spécialisé dans les sandwichs. Des plaintes suite auxquelles les autorités étaient intervenues pour mettre fin au préjudice. Mais l’action des autorités se limitait à des avertissements et n’allaient pas au-delà de cela. D’autres plaintes ont été adressées par l’épouse de l’avocat, Maria Bennani, pour menace de meurtre aux autorités locales. Seulement, elles n’ont pas été prises au sérieux.
Ce n’est que quatre mois plus tard, le dimanche 18 juin, dans l’après-midi, que des grands sachets renfermant des restes de deux cadavres humains ont été découverts près d’Oued Cherrat, région de Temara. Des recherches de la brigade scientifique ont permis de révéler l’identité des deux corps. Il s’agissait de l’avocat Brahim Hsitou et sa femme Maria Bennani. En apprenant la mauvaise nouvelle, le barreau de Meknès a observé, lundi matin, un sit-in au sein de la Cour d’appel de la ville pour exprimer son indignation face à la barbarie des auteurs de ce crime qui a coûté la vie à leur collègue et son épouse.
Quant à l’enquête qui a été diligentée le même jour par les éléments de la police judiciaire de Meknès, elle a ciblé directement la famille Bouâmi. Arrêtés par la police après une enquête minutieuse, trois membres de cette famille ont été arrêtés. Il s’agit des frères Abdelkrime, M’hamed et Abdeljebbar, ainsi que deux complices ont avoué être les auteurs du double crime.
Selon les mêmes sources, les trois frères et leurs deux complices ont préparé le coup avant de passer à l’acte. Ils ont tué, déformé et découpé les deux victimes chez eux, dans le local qui faisait l’objet des protestations de l’avocat.
Les mêmes sources policières ont précisé que les criminels ont perpétré un crime presque parfait.
Ils ont mis les morceaux des deux cadavres dans de grands sachets, les ont transportés à bord d’un véhicule et les ont jetés aux abords d’Oued Ikkem. L’enquête a révélé également que 10 autres suspects sont impliqués dans cette affaire. Ils sont tous passés aux aveux, selon les sources policières de Meknès. Ces dernières ont affirmé qu’une reconstitution du crime a été effectuée, hier matin, avant de traduire les mis en cause devant la chambre criminelle près la Cour d’appel.
Par : Abderrafii ALOUMLIKI
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