Dans le sillage des enquêtes menées par la Gendarmerie, on apprend que plusieurs autres responsables ont été déchargés de leurs fonctions alors que d’autres auraient été interdits de quitter le territoire national et sommés de rester à la disposition de la justice.
Parmi les responsables suspendus, on retrouve Youssef Lahlimi Alami, adjoint au commandant de la région de la Gendarmerie royale de Kénitra, qui dirigeait les Brigades mobiles à Tanger, mais aussi Farid Hachimi, commissaire à la DGST et chef du poste maritime de la capitale du Détroit. La suspension concerne également un autre officier supérieur de la Gendarmerie royale (le lieutenant-colonel Akka Ahabbar) qui commandait la compagnie maritime de Tanger et deux autres sous-officiers exerçant à Ksar Sghir et Ribat El Kheir, Abdelkader Seffari et Samir Laily. On retrouve enfin, parmi les responsables suspendus, un officier des Forces auxiliaires (le capitaine Abdelmoula Tétouani), un officier principal de la DGST (Mohamed Moussaid) et un inspecteur principal du SRPJ (Mostapha El Gharib). Les responsables de l’Administration territoriale ayant exercé à Tanger et ses environs n’ont pas été épargnés. Il s’agit essentiellement de trois Caïds : Zmarrou Nor Iddine, Nourdine Boulghoudane et Mustapha Boukhlifi promu, entre-temps, pacha de Témara.
L’on apprend par ailleurs que Mustapha Lakhlioui, un des ex-patrons régionaux de la DGST ayant bénéficié de l’opération Départ volontaire aurait essayé de quitter le Maroc après l’arrestation de Mohamed Kherraz.
Selon des sources bien informées à Tanger, plusieurs autres responsables et personnalités de la ville seraient concernées par les enquêtes de la Gendarmerie royale. Ce serait le cas notamment d’un ex-président de la Chambre de commerce de Tanger, proche d’un haut ex-responsable de la DGSN, d’un ex-président de la commune rurale de Boukhalef, de l’un des ex-adjoints de Abdelaziz Izzou, mais aussi d’un ex-gouverneur de la préfecture Fahs-Béni Mekada devenue Fahs-Anjra.
Selon les mêmes sources, Mohamed Kherraz circulait librement dans la ville de Tanger et ses environs et gérait ses biens (biens immobiliers et cafés notamment) sans être inquiété. On lui prête même d’avoir, en grande partie, contribué au financement des travaux de rénovation du commissariat central de Tanger qui a fini par abriter la préfecture de police, et d’avoir offert un lot de terrain bien situé pour être transformé en espace vert !
Condamné à dix ans de prison après la fameuse campagne d’assainissement, Ch’rif Bin El Ouidane est resté en cavale avant que l’on reparle de lui lors du procès Erramach qui se soldera par une autre condamnation par contumace. Mais aussi avant qu’il ne fasse l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par un juge espagnol après l’éclatement du scandale de blanchiment d’argent à Marbella.
Rassuré par sa (fausse ?) longue cavale, cet originaire de la localité dite Dalia a été arrêté au café Al Ghouroub (Crépuscule) à Ksar Sghir, le 25 août dernier.
Mohamed Boudarham