M. El Malki a appelé à éviter l’improvisation et à élargir le débat pour élaborer une stratégie globale qui prend en compte l’intérêt de l’élève, avant toute chose, en ce sens que l’état psychologique de l’apprenant et les exigences de la programmation sont deux facteurs qui s’imposent dans cette entreprise.
Il a par ailleurs relevé la pertinence de l’article 6 du décret sur l’horaire continu stipulant la non -application de cet horaire aux agents et fonctionnaires des établissements scolaires, dans la mesure où cette exception émane principalement de la différence entre le rythme du temps scolaire et celui de l’administration.
A noter qu’à partir du lundi 4 juillet, l’horaire continu sera appliqué de manière permanente, en ajoutant une heure au temps universel, dans l’administration et les services publics au Maroc. Cette mesure touche plus de 600.000 personnes, auxquelles s’ajoutent les effectifs des offices et entreprises publiques. Les avantages d’une journée de travail non-stop sont liés surtout, aux yeux de ses partisans, à un rendement plus important de l’administration du fait de la perte de temps occasionnée par la rupture du travail.
Les avantages sont aussi multiples. Le ministère en a cité plusieurs dont la réduction des frais de fonctionnement de l’administration, ne serait-ce que pour la facture de consommation d’électricité. Le transport du personnel n’est pas en reste, puisque les autocars feront deux voyages au lieu de quatre par jour. Cela se traduira par la diminution de la pollution et la consommation de gasoil.
L‘application de l‘horaire continu serait une mesure idéale pour réduire les point noirs existants dans les grandes villes et, par la suite, réduire de manière très significative la pollution due au transport. La réduction des accidents de la circulation est également citée. Autre avantage à l’instauration de l’horaire continu, la création de postes de travail dans le secteur privé. Pour ses promoteurs, cette mesure présente des gains pour l’économie nationale, particulièrement pour les transactions commerciales avec les pays de l’Union Européenne.
Le Premier ministre, Driss Jettou, avait expliqué que le Maroc a opté pour cet horaire en raison des intérêts qu’il représente pour le citoyen, l’économie, les fonctionnaires, les agents de l’Etat, les collectivités et les établissements publics, l’exploitation du facteur temps et la consommation de l’énergie, ainsi que les relations du Maroc avec les partenaires régionaux et internationaux .
Quant aux établissements éducatifs et aux problèmes que ce système pose aux parents d’élèves, le ministre chargé de la modernisation des secteurs publics, Mohamed Boussaid avait indiqué que cet horaire ne sera pas appliqué à ces établissements étant donné que l’emploi du temps scolaire est soumis à des contraintes spécifiques, ajoutant que le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique oeuvre pour mettre en place un plan d’adaptation à cet horaire, qui sera annoncé prochainement.
Une étude, élaborée à partir d’un sondage effectué auprès de toutes les parties concernées dont la société civile, la CGEM, les syndicats et les fonctionnaires, a montré que près de 84% des fonctionnaires étaient prêts à appliquer l’horaire continu. Seuls 14% des couples fonctionnaires ont des enfants en bas âge, selon cette étude qui précise que 2,5% des fonctionnaires auraient un problème avec l’école.
Ces fonctionnaires font un lien direct entre le choix de l’horaire continu et leur vie familiale puisqu’ils sont unanimes à considérer que le système de l’horaire continu doit concerner aussi les établissements scolaires pour pouvoir concilier la vie professionnelle et les impératifs liés à l’éducation des enfants. Certains disent qu’il faudra aussi adopter l’horaire continu dans les écoles étatiques et privées, car les enfants ne vont pas rentrer entre 12 et 14h et manger tout seuls à la maison .
D’autres soulignent que le temps administratif ne correspond pas au temps scolaire. N’empêche qu’il faut généraliser les cantines scolaires surtout pour les écoles du primaire. La réponse du département de la fonction publique est claire. L’enseignement sera épargné. Seules les femmes ayant des enfants à l’école seront concernées par la non concordance des deux horaires. Mais celles-ci ne représentent que 4% de l’ensemble des fonctionnaires.
Environ 6 à 7 millions d’élèves seront touchés en cas de généralisation de l’horaire continu, ce qui suppose un grand investissement surtout au niveau de la restauration. Il y a une innovation cependant. La pause entre midi et 14 heures sera réduite d’une heure. Conséquence : la sortie des classes aura lieu à 16 heures dans les collèges, lycées et aussi dans près de 60% des écoles. Le reste des élèves sortira au maximum à 17 heures. Tout dépend du mode de fonctionnement de l’établissement scolaire. De toutes les façons, les délégations choisiront les formules qui leur conviennent.
source:lematin