Le premier axe de ce plan vise l’optimisation de la couverture sécuritaire du territoire marocain. De nouveaux centres de sûreté nationale et de gendarmerie royale seront ainsi créés. M. Benmoussa précise cependant que la priorité sera donnée aux points où les indicateurs de crime sont les plus élevés.
Le deuxième volet de ce plan d’action a trait au renforcement des postes de police et de gendarmerie existants en les dotant des moyens humains et financiers nécessaires. Les conditions de travail des éléments de la sûreté seront également améliorées. Le plan d’action prévoit en effet de mettre à la disposition des services sécuritaires toute la logistique nécessaire, notamment les véhicules et les appareils de télécommunications. Cet axe prévoit également la consolidation des capacités des unités actives en matière de lutte contre le crime, en particulier celles des polices judiciaire et scientifique. Le principe de la présence permanente des éléments de la sûreté à des fins de répression cèdera ainsi la place à celui d’une exploitation rationnelle des possibilités disponibles afin d’assurer des interventions rapides, efficaces et proportionnelles avec l’ampleur du crime constaté.
S’agissant du troisième axe, il concerne l’association de l’ensemble des départements ministériels et des établissements publics et privés dans les efforts de lutte contre le crime. Le plan d’action prévoit en effet d’encourager ces entités à mettre en place des dispositifs de sécurité interne, à sous-traiter les tâches de sécurité à des établissements de gardiennage privés et à acquérir les appareils de surveillance adéquats. Le plan d’action prévoit ainsi de renforcer la sécurité à tous les niveaux.
Et il était temps. Le Maroc a en effet enregistré une hausse des cas de crimes, particulièrement dans les zones urbaines. Le ministre de l’Intérieur attribue cet état des lieux à plusieurs facteurs d’ordre social et économique (chômage, pauvreté, exode rural …). Des facteurs qui évoluent à un rythme accéléré, notamment dans les périphéries des grandes villes.
Hausse des indicateurs de crime
Le ministre de l’Intérieur a fait état d’une hausse des indicateurs de crime à l’échelle des centres urbains et ruraux en 2006 par rapport à l’année précédente. 414.899 cas ont ainsi été enregistrés en 2006 par les services de police et 115.548 autres par la gendarmerie royale. Les services de la sûreté nationale ont par ailleurs traduit quelque 306.393 accusés à la justice. Toutefois, la majorité des crimes commis au Maroc restent, selon M. Benmoussa, des crimes simples que ce soit en termes de types ou de moyens et techniques utilisés par leurs auteurs, faisant remarquer qu’il peut exister parfois des crimes que l’on peut qualifier de dangereux, dont les auteurs, qui opèrent dans certains cas dans le cadre de bandes, font recours à l’arme blanche ou à des fusils de chasse.
Hajar DEHHANI
Aujourdhui.ma