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Célébration du 51e anniversaire : Les FAR, rempart et bouclier de la Nation

Très vite après sa constitution sur les décombres d’une décolonisation encore fraîche, les FAR s’étaient attelées à la tâche et étaient appelées quelques mois plus tard à participer à l’édification de la fameuse Route de l’Unité (Tariq al-wahda) qui devait, en fait, désenclaver les régions du Nord, vers le Rif, et jouer le rôle de veine jugulaire d’une unité géopolitique retrouvée malgré la présence coloniale espagnole.

On se rappelle encore les images en noir et blanc des longues colonnes d’une armée et de milliers de volontaires qu’elle encadrait, partis sur les montagnes pour contribuer à la construction et à la réalisation de cette route qui, autant que la réalisation d’une première infrastructure nationale, constituait un grand symbole populaire.

Les tout premiers officiers de cette première époque, appelés déjà à de lourdes responsabilités, se comptaient sur les doigts de la main quand ils n’étaient pas issus des rangs et des écoles de France ou d’Espagne. Plus tard, les académies mises en place, à Meknès, Marrakech ou Kénitra, verront sortir des dizaines de promotions, arborant les emblèmes d’une armée qui reste parmi les plus louées dans la région et au monde, et qui formera, d’ailleurs, de nombreuses promotions d’officiers africains et arabes.

Armée de métier, professionnalisées comme on dit, les Forces Armées Royales (FAR) se sont découvert, au fil du temps, plusieurs vocations, dont certaines missions à caractère social demeurent dominantes.

Déjà, dans les années soixante, tandis que l’Afrique se débattait dans une interminable et parfois sanglante lutte d’indépendance, des contingents des FAR avaient été expédiés dans le cadre de l’ONU au Congo pour assister le gouvernement légal menacé alors par des sécessions graves. Ils y sont restés plusieurs mois, contribuant au maintien de la paix et veillant à la stabilité de ce qu’on appelait le Congo belge qu’une grave partition, suite à l’assassinat de Patrice Lumuba en 1961, menaça terriblement.

La mission des Forces Armées Royales n’a jamais dérogé à une tradition d’engagement, sécularisée, institutionnalisée, aussi, à savoir constituer le pilier de la Monarchie et la forteresse inexpugnable de défense de l’intégrité territoriale. Cependant, leur mission s’est élargie avec le temps à des actions à caractère civique, à des opérations de développement et d’encadrement social et de lutte contre les catastrophes naturelles, destinée à protéger les populations civiles. Leur action sanitaire en faveur des populations du Maroc ou à l’étranger n’a d’égale que leur efficacité et leur compétence en ce domaine.

On en mesure la portée chaque jour, et lors de la dernière tournée de S.M. le Roi Mohammed VI en Afrique, fin février dernier, les FAR ont installé un hôpital militaire mobile à Brazzaville aux allures non seulement impressionnantes mais qui a pris en charge, plusieurs semaines durant, la population congolaise à laquelle ont été prodigués des examens et des soins en toutes disciplines.

On a relevé de visu cet admirable engagement des FAR dans un pays lointain, en pleine «brousse», comme aussi la gratitude des populations locales. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais il est explicite et chargé d’émotion. Pilier de la défense nationale, on a dit, les FAR portent aussi sur leur fronton les valeurs sacrées du Maroc solidaire, celui qui hisse l’amitié et la fraternité comme un emblème suprême.
Jugées à cette aune, elles incarnent la modernité et l’ouverture, l’esprit de dévouement et la culture de paix.

Lorsqu’éclata en octobre 1973 ce qu’on avait appelé la troisième guerre israélo-arabe (guerre du Kippour) , feu S.M. Hassan II manifesta immédiatement la solidarité de notre pays avec l’Egypte et la Syrie et expédia dans ce dernier pays fragilisé un important contingent des FAR qui combattit contre les armées israéliennes.

Cinq ans plus tard, en avril 1978, une menace de partition du Zaïre (aujourd’hui RDC), illustrée par le déclenchement d’une rébellion soutenue dans la province du Katanga par l’Angola, avait failli emporter le régime du maréchal Mobutu Sessé Seko et briser l’unité territoriale du pays. Au nom du principe de l’intégrité territoriale et de l’unité africaine, des contingents des FAR ont été déployés dans le cadre de l’ONU pour appuyer l’intervention française et repousser pendant plusieurs mois la rébellion séparatiste à Kolwezi et à Lubumbashi.

Le même esprit et les mêmes objectifs avaient présidé à l’engagement des FAR dans les années quatre-vingt-dix en Somalie, après la destitution du président Siyad Barre en 1991, la proclamation d’une République indépendante au nord qui avait plongé le pays dans un interminable cauchemar de guerre civile et nécessité l’envoi en 1992 par les Nations unies d’une force militaire multionationale.

Là aussi, les Forces Armées Royales, toujours aux avant-postes, avaient rempli admirablement leur mission de force pacifique et consenti plusieurs sacrifices. Pas moins de quatre années plus tard, en 1996, les Forces Armées Royales étaient appelées sur un autre front, d’autant plus complexe celui-ci qu’il constituait, au cœur des Balkans, un concentré d’amertumes et de ressentiments tardifs intereuropéens : la Bosnie-Herzégovine, éclatée, pilonnée par les coups de boutoir des forces serbes que le vertige identitaire avait poussées dans une haine extrême pour imaginer qu’elles allaient facilement en découdre avec les populations musulmanes et leur infliger l’un des pires génocides que l’Histoire ait jamais connus…

De Sarajevo à Mostar, en passant en plein hiver par le fameux mont enneigé d’Igman, les FAR , arborant les emblèmes de l’IFOR de l’ONU mais placée sous le commandement de l’OTAN, avaient honorablement contribué à repousser les agressions serbes et à protéger la Bosnie-Herzégovine. Même processus marqué par les violences serbes contre les Musulmans du Kosovo, en majorité albanais, et même engagement solidaire de l’ONU et des FAR pour les protéger et maintenir la stabilité. Mais là ou ailleurs, c’était l’image du Maroc tout entier et son engagement de défenseur de la solidarité musulmane que les peuples, de Sarajevo à Metrovica, saluent encore avec une admiration soutenue.

On ne saurait passer sous silence également la présence active, fraternelle et décisive d’importants contingents de notre armée en Côte d’Ivoire qu’une guerre fratricide n’a cessé de menacer ces dernières années, en République démocratique du Congo (RDC) à laquelle une longue amitié nous lie et dans la lointaine Haïti réduite à une enclave par la guerre civile et où, devoir de solidarité internationale, nos soldats interviennent aux côtés de leurs homologues espagnols dans un esprit d’abnégation au nom de l’unité et de la paix.

Comme un fil conducteur, l’engagement international des Forces Armées Royales sur les multiples théâtres d’opération n’est pas une clause de style ou un effet de manche dicté par les circonstances.
Mais une constance inhérente à notre tradition militaire, à notre civilisation et au génie de nos Souverains, de feu S.M. Mohammed V à Sa Majesté le Roi Mohammed VI en passant par feu S.M. Hassan II, qui ont entouré la famille des FAR de leur sollicitude.
Pilier essentiel de la défense de notre intégrité territoriale, armée de métier modernisée, acteur majeur de notre vie politique, sociale et culturelle, les FAR sont la vitrine du Maroc.

Elles ont joué un rôle prédominant dans l’encadrement et l’organisation de la Marche Verte, et aussitôt celle-ci menée à son terme, les FAR ont continué à assurer la sécurité de nos provinces du Sud, tout en évoluant dans un contexte international où les nouvelles technologies, la nouvelle conception de défense et de gestion, les innovations incessantes qu’elles ont acquises leur permettent de franchir chaque jour les frontières nouvelles du savoir et de la connaissance. S.M. le Roi Mohammed VI, Chef suprême des FAR, inscrit en effet tout en haut l’exigence de modernisation et de mise à jour technologique et intellectuelle des FAR.

C’est si vrai qu’un organisme comme l’OTAN (Organisation des pays de l’Atlantique Nord), les armées homologues des Etats-Unis ou de l’Europe tiennent régulièrement à louer les prouesses et le savoir-faire de nos forces armées.

Non sans fierté, au regard de ces cinquante dernières années, nous contemplons cette immense fresque aux couleurs nationales évoluer et traverser les décades et l’espace rétréci de la planète, arborant la devise de fidélité et d’attachement au Trône sacré, au service du peuple et de la nation.

Nous tressaillons à chaque fois de grande émotion quand on saisit au vol cette image de nos soldats, bardas sur le dos, descendre en colonne rangée des gros transporteurs Hercules 130 ( Loummima) pour traverser au pas de charge les tarmacs d’Afrique, d’ Europe ou des Caraïbes. Malgré le temps et les épreuves qui changent, nous restons fidèles à nous-mêmes ! Nos forces armées assurent aujourd’hui plusieurs missions, aussi bien au Congo qu’en Côte d’Ivoire.

Hassan Alaoui
LE MATIN

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