Casablanca modernise son industrie de la pêche

Selon Majid El Ghaïb, directeur général de l’ONP, le futur marché de gros est destiné à mettre de l’ordre au port de pêche de Casablanca, devenu un véritable souk en raison de la présence sur les lieux des dizaines voire par des centaines de personnes n’ayant rien à voir avec la vente en gros de poissons. Le nouveau marché devra également corriger le dysfonctionnement au niveau de port de pêche dans la mesure où il devra constitué à terme une plate-forme régionale de distribution du poisson ainsi qu’une bourse à l’export des produits de la mer.

M. El Ghaïb souligne également que le futur marché de gros devrait permettre de réserver le port de pêche uniquement aux professionnels, en délocalisant la deuxième vente qui se fait actuellement au port de pêche et regrouper les 40 exportateurs éparpillés sur l’ensemble du territoire de la ville y compris dans des zones d’habitat dans des unités aux normes.

Le projet de marché de gros de poissons sera accompagné par l’implantation de plusieurs marchés de détails pour sédentariser les poissonniers ambulants.

A terme, il devrait y voir un marché dans chaque préfecture. Ces projets devraient être réalisés par le conseil de la ville.

En parallèle, les poissonniers ambulants devraient profiter d’un encadrement technique et d’une aide financière de l’ordre de 2 millions de DH. Cet encadrement vise à garantir la qualité des produits offerts aux consommateurs en améliorant les conditions de commercialisation, de manutention et de transport de poisson en détail.

Pour ce faire, l’ONP s’engage à apporter un appui technique et financier aux 400 poissonniers qui exercent régulièrement au port de pêche.

En effet, l’Office est disposé à soutenir financièrement les marchands ambulants à l’acquisition des triporteurs, motocycles et caissons isothermes. Sur les 400 personnes recensées, 35 se sont déjà inscrits dans le projet, affirme Mme Ouafa Boumediene, directrice du développement et du marketing à l’ONP.

Selon Mme Boumedienne, l’Office a élaboré des montages financiers impliquant des organismes financiers dans le but d’aider les ambulants à acheter les équipements normalisés. Les bénéficiaires devront participer avec un minimum de 6%. Les personnes déjà inscrites auront leurs actes d’achat en septembre. Une opération similaire a été déjà réalisée à Mohammedia où 26 véhicules équipés de caissons isothermes ont été acquis par l’association des marchands ambulants. En parallèle, une formation de sensibilisation aux pratiques d’hygiène et de manipulation de poissons sera dispensée aux ambulants.

Le projet a été lancé en partenariat avec Planet Finance Maroc, organisme de solidarité international.

Aujourd’hui, plus rien ne peut venir entraver la construction du marché aux poissons.

Les accords avec l’UE exigent des normes d’hygiène et la salubrité dans les ports du Royaume. La mondialisation des marchés avec démantèlement des barrières tarifaires au profit des normes de qualité plus contraignantes exige cette mise à niveau qui valorise la production nationale. Toute la flotte de pêche côtière et artisanale, soit 2 000 unités côtières et 17 000 unités artisanales sont concernées.

Il est à signaler que le secteur des pêches emploie, dans son ensemble 400.000 personnes.

La production halieutique nationale s’est établie, en 2003, à 916 627 tonnes pour une valeur de 4,7 milliards de DH, soit une diminution de 4,5% en volume et 22% en valeur par rapport à l’année 2002. Pour sa part la pêche côtière et artisanale contribue à hauteur de 88% au niveau de la production nationale.

source:lematin

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