Assassiné pour avoir tenté de calmer une dispute

Son ami, Brahim, qui est également au box des accusés, poursuivi en état d’arrestation pour voies de fait avec usage de l’arme blanche, a gardé le silence quand le président lui a demandé de réagir aux déclarations de Bouchaïb. Il ne voulait pas porter d’accusation sur son ami, car, il s’agit d’un meurtre dont a été victime Noureddine. Un crime que n’aurait jamais dû avoir lieu si son ami ne s’était pas montré aussi agressif face à Hanane. Cette jeune fille venait de quitter le collège en compagnie de deux de ses amies. Toutes les trois bavardaient sur le chemin du retour lorsqu’elles ont été attaquées. Près d’un publiphone, Hanane a reçu une pierre sur la tête. Elle s’est mise à crier, la main sur la blessure d’où jaillissait énormément de sang. Ses deux amies affolées cherchaient le commanditaire de cette agression. Elles ont aperçu Brahim, un élève inscrit au même collège, qui se tenait devant le publiphone. Au lieu de venir à leur secours, il semblait, tout au contraire, ravi et se moquait d’elles. C’était lui qui avait lancé la pierre et, n’ayant aucun remord, il a même commencé à insulter Hanane. A ce moment-là, un jeune homme est intervenu : l’oncle de Hanane qui, par hasard, passait par là. Hors de lui, il s’est approché de Brahim et lui a donné un coup de poing. Pris de panique, le collégien s’est abrité dans le publiphone géré par son ami, Bouchaïb. Il a saisi un bâton et est sorti pour menacer l’oncle de Hanane. Ce dernier n’a pas reculé face à son adversaire armé et lui a donné un coup de pied. Son ami, Bouchaïb, n’a pas pu rester les bras croisés. Il a pris un autre bâton et s’est avancé vers l’oncle de Hanane en le menaçant de le frapper. Mais un mécanicien, Noureddine, est arrivé en courant pour apaiser l’ambiance de violence et empêché le pire. Bouchaïb semblait de plus en plus en colère. L’oncle de Hanane s’est retiré pour rebrousser chemin. Bouchaïb, les nerfs à vif a décidé de le suivre. Nouredine est, encore une fois, intervenu pour l’en empêcher. Il a même tenté de lui arracher le bâton. Mais en vain. Bouchaïb le tenait avec force et refusait de le donner à Noureddine qu’il tentait de repousser. Et c’est là où il frappe violemment ce jeune mécanicien au niveau de sa poitrine. Nouredine lâche alors Bouchaïb et tombe par terre.

«Qui a frappé Noureddine ?», demande le président de la cour. «Ce n’est pas moi !», répond Bouchaïb. Brahim est resté au publiphone et a été témoin des faits. Noureddine voulait juste calmer la tension, mais il l’a payé au prix de sa vie.

Quelques secondes après s’être affalé par terre, son cœur s’est arrêté. Ce père de quatre enfants n’aurait jamais pensé que vouloir faire du bien pouvait s’avérer parfois très coûteux.

«C’est vrai M. le président, il a voulu nous calmer, mais je ne l’ai pas frappé avec le bâton… Je ne sais pas qui l’a frappé», a lancé Bouchaïb à la Cour. Mensonge, car les témoins affirment l’avoir bien vu frapper Noureddine avec son bâton.

Pour le représentant du ministère public, il n’y a pas de doute : toutes les preuves étaient là pour attester de la culpabilité de Bouchaïb. L’avocat de la défense a demandé à la Cour de prendre en considération les déclarations de son client et de ne donner aucun intérêt aux procès-verbaux. Après les délibérations, la Cour a condamné Bouchaïb à six ans de réclusion criminelle. Quand à Brahim, il a écopé d’un an de prison ferme.

Abderrafii ALOUMLIKI

Aujourdhui.ma

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