Les personnes arrêtées auraient fait, durant plusieurs semaines, l’objet d’une étroite surveillance par les services de sécurité qui ont fini par mener une série d’opérations impliquant plusieurs unités. Plusieurs sources sécuritaires n’ont pas écarté non plus l’éventualité d’opérations d’embrigadement de jeunes jihadistes pour des attentats kamikazes en Irak. Toutefois, les mêmes sources ont tenu à ne pas divulguer l’identité des personnes interpellées pour ne pas gêner le cours d’investigations qui se poursuivent toujours avec d’éventuelles arrestations supplémentaires. Elles précisent toutefois que les actions menées par les services de sécurité se déroulent sous supervision du Parquet.
Selon le ministère de l’Intérieur, les services de sécurité ont réussi, les derniers mois, le démantèlement de plus d’une dizaine de cellules spécialisées dans l’embrigadement de jihadistes pour l’Irak.
Saâd Houssaïni, arrêté début mars dernier, avait réussi à mettre en place plusieurs structures du genre dès le mois d’octobre dernier. Au total, il aurait promis à Al-Qaïda en Irak pas moins d’une vingtaine de recrues et s’apprêtait, lui-même, à rejoindre ce pays. Quelques jours seulement après son arrestation, les autorités marocaines ont été averties de l’arrestation d’un ressortissant marocain préparant un attentat kamikaze en Irak. Il y aurait été envoyé par Saâd Houssaïni. Selon les premiers éléments d’enquête concernant Houssaïni, ce dernier avait décidé d’accompagner la mue du GSPC dans le Maghreb.
Fin du mois de décembre 2006, une autre opération conduite par les services de sécurité dans plusieurs villes (Meknès, Tétouan, Casablanca et Kénitra) a permis l’arrestation de 26 personnes impliquées dans le recrutement pour le jihad en Irak. Les chefs de cette cellule, dont un Maroco-suédois, ont été arrêtés à Tétouan.
Les services de sécurité, sur la base des premiers éléments d’information, n’écartent pas l’éventualité de liens entre les cellules démantelées auparavant et celle dont les membres ont été arrêtés récemment. Cette dernière aurait d’ailleurs été démantelée sur la base d’informations obtenues auprès des membres des autres cellules. Le recrutement pour une organisation terroriste tombe sous le coup de la législation nationale antiterroriste.
Mohamed Boudarham
Aujourdhui.ma