Toutes les quatre ont raconté que l’instituteur profitait du moment de la récréation pour faire appel à l’une d’elles sans que l’autre le sache. Quand elles le rejoignaient, toujours selon les déclarations des victimes devant les gendarmes, l’instituteur les conduisait au fond de la classe, leur baissait le pantalon ou la jupe et commençait à leur toucher l’appareil génital, les embrassait sur les lèvres et les joues. L’instituteur a clamé haut et fort son innocence devant les gendarmes, le procureur du Roi et le tribunal.
Pourtant, tous les certificats médicaux, attestent que les filles ont été victimes d’une torture psychologique et d’un harcèlement sexuel en plus d’un constat de perforation de l’hymen de l’une d’elles. L’instituteur a expliqué aux gendarmes et devant le tribunal qu’il punissait ses élèves en utilisant deux manières différentes et ce, selon les sexes. Il tapait les garçons sur la main en utilisant une règle et il pinçait la partie intime des fillettes. N’y avait-il pas d’autre moyen pour les punir ?
A peine quelques mois après son affectation dans cette école, il fait déjà parler de lui. L’année précédente, il a rejoint le groupe scolaire Tagammate, commune rurale Imindounite, Caïdat Assif Almal où tout le monde l’estimait et l’appréciait. Comment l’affaire a-t-elle éclaté ? Dernièrement, une des mères des fillettes avait invité une institutrice du même établissement et lui a révélé que sa fille s’abstenait d’aller à l’école parce que son instituteur abusait d’elle. Et l’affaire a éclaté. Trois autres fillettes ont dévoilé être victimes de l’instituteur prétendu pédophile et ont eu recouru à la justice, les parents de douze autres ont choisi de garder le silence. L’association «Touche pas à mon enfant» et l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), section d’Imintanout, se sont constituées parties civiles tout en s’interrogeant sur le fait d’instruire l’affaire au Tribunal de première instance, alors que les faits relèvent de la Cour d’appel.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma