Le Sahara contrôlerait ses affaires internes, sous la souveraineté du Roi, qui représenterait les Sahraouis dans les organisations internationales ». Une proposition qui limitait les prérogatives du gouvernement central aux affaires étrangères et accordait des pouvoirs illimités à l’autonomie en ce qui concerne la gestion des affaires locales. Mais, en tout cas, on y retrouve les mêmes principes de l’offre d’autonomie actuelle, sous souveraineté marocaine dont le pouvoir en place à Alger tente d’empêcher la concrétisation et pousse le Polisario à refuser même d’en débattre en se basant sur un prétendu attachement de principe au « droit à l’autodétermination ». Une chose, cela étant, est sûre : il ne s’agit pas de la première fois que des documents révèlent que l’Algérie adopte une position contradictoire avec les positions qu’elle affiche publiquement.
En 2001, James Baker, l’ancien envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, avait révélé que l’Algérie lui avait fait part d’une proposition pour la « partition» du territoire sahraoui entre le Maroc et le Polisario. Une proposition qui contredit, de manière flagrante, le principe qu’Alger dit défendre à savoir l’autodétermination. La révélation actuelle vient apporter une nouvelle preuve, une de plus, du « double jeu » auquel Alger continue à se livrer, à la faveur du statu quo sur la question du Sahara risquant de mettre cette fois à très rude épreuve la patience de la communauté internationale, ainsi que celle des Marocains des provinces du Sud.
Le document de la CIA, qui vient d’être publié sous le titre « Proposition de compromis pour le Sahara occidental », met Alger face à ses contradictions. Son argumentation, servie à grand renfort de slogans, comme « le droit des peuples à l’autodétermination », se trouve aujourd’hui fissurée par l’accablant document qui vient montrer le vrai visage et ce que veut réellement Alger à travers son implication dans le dossier du Sahara. Le but déclaré, et qui n’échappe à personne depuis quelque temps, est de chercher à affaiblir le Maroc et, par conséquent, s’assurer le rôle dont elle a toujours rêvé d’installer son hégémonie sur le Maghreb arabe. C’est ce que relève aujourd’hui la communauté internationale, qui s’est clairement rangée aux côtés du Maroc pour soutenir son Initiative pour la négociation d’un statut d’autonomie au Sahara, sous la souveraineté du Royaume.
Le double jeu algérien aura évidemment été mieux compris à travers le deuxième round des négociations de Manhasset, marqué par un durcissement de la position du Polisario quant à l’offre marocaine, qualifiée de « sérieuse » et de « crédible » par la résolution 1754 adoptée le 30 avril par le Conseil de sécurité des Nations unies. Alger, elle, ne veut rien entendre à l’évolution du dossier. En restant cramponnée à de vrais-faux principes, elle montre qu’elle veut tourner le dos à l’avenir. Quant au document déclassifié de la CIA, il appelle Alger à un véritable travail de mémoire.
M’Hamed Hamrouch
Auhourdhui.ma