L’énergie au menu d’une séance de travail présidée par SM le Roi Mohammed VI, mardi 15 avril, au Cabinet Royal à Rabat. À l’ordre du jour, l’examen des conclusions de la première phase de l’étude stratégique du secteur énergétique dans sa composante électrique, en présence de Abbas El Fassi, Premier ministre, Chakib Benmoussa, ministre de l’Intérieur, Salaheddine Mezouar, ministre de l’Economie et des Finances, Amina Benkhadra, ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement et Ahmed Réda Chami, ministre de l’Industrie, du Commerce, des Nouvelles technologies et des Investissements extérieurs. Lors de cette séance de travail, un plan d’actions prioritaires pour la période 2008-2012 a été examiné pour répondre aux besoins de plus en plus croissants du pays en électricité. Actuellement, le Maroc connaît une forte croissance de la demande en énergie électrique estimée de 8 à 9 % par an, nécessitant un investissement annuel de 10 milliards de dirhams dans la production, le transport et la distribution d’énergie électrique.
SM le Roi Mohammed VI a ainsi donné Ses Hautes instructions pour la mise en oeuvre «d’un plan national coordonné en vue de traiter les problématiques relatives à l’offre et à la demande d’électricité».
Pour l’offre, il s’agit essentiellement d’accélérer les plans d’équipement à l’horizon 2012 et l’exécution d’un plan multi-annuel. Il y a tout juste une semaine, Younes Maamar, directeur général de l’Office national de l’électricité (ONE), a annoncé le programme d’équipements des réseaux de transport et de distribution de l’ONE. Pour la période 2008-2010, ce programme nécessite un investissement de 7,5 milliards de dirhams.
Pour la demande, ce plan national se base sur une mobilisation pour l’adoption de mesures urgentes d’efficacité énergétique et une réduction de la consommation. On parle ainsi de généralisation des lampes à basse consommation (LBM) et des chauffe-eau solaires notamment dans les bâtiments publics, de la rationalisation de l’éclairage public, de l’intensification des audits énergétiques au niveau des industriels, des agriculteurs et des collectivités locales ainsi que d’une tarification incitative à la réduction de la consommation ou à l’effacement de la pointe. «Pour les industriels, il s’agit de les inciter à faire bouger le pic de consommation, en changeant tout simplement de tranches horaires. On n’irait pas jusqu’à leurs demander de fermer leurs usines ! L’autre élément important dans ce plan d’action prioritaire concerne les audits énergétiques et la mise en place du plan « DSM » (Demand Side Management)», souligne Ahmed Réda Chami, ministre de l’Industrie, du Commerce, des Nouvelles technologies et des Investissements extérieurs.
En effet, le plan DSM de maîtrise de la demande prévoit la mise en œuvre de plusieurs mesures. Sur le plan institutionnel, il est question de faire adopter le GMT+1 ou horaire européen, la généralisation de l’horaire continu ainsi que la promotion de la gestion déléguée de l’éclairage public à des tiers.
Dans le chapitre concernant les mesures relatives aux équipements, le gouvernement avait lancé l’opération «Inara» basée sur l’utilisation des lampes basse consommation (LBM) et l’opération «Chourouk» avec l’introduction du solaire en milieu urbain. S’agissant des mesures industrielles, il s’agit de l’amélioration de l’efficacité énergétique dans les zones industrielles ainsi que du lancement des gammes optima et EnergiPro et de la labellisation des équipements à haute efficacité énergétique. Et enfin, le plan DSM comprend des mesures tarifaires. Et ce, à travers l’introduction de tarif super pointe pour la clientèle industrielle, la contractualisation des échanges électriques entre distributeurs ainsi que l’introduction du tarif bi horaire pour les grands consommateurs.
Pour exécuter ce programme d’actions, le Souverain a recommandé «une gouvernance spécifique» à travers la mise en place d’un comité national d’orientation présidé par le Premier ministre et un comité de pilotage présidé par la ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement. Ces deux comités sont chargés du suivi de l’exécution des actions opérationnelles à travers 7 groupes de travail dédiés.
Financée par le Fonds Hassan II pour le développement économique et social, cette étude comporte également une deuxième phase relative à la mise en place d’une stratégie renouvelée et la planification des capacités à l’horizon 2020-2030 et une troisième phase portant sur la réorganisation du secteur.
Atika Haimoud
Aujourdhui.ma