Les domaines que le changement embrasse sont à chaque fois plus étendus et plus nombreux. Tous les chantiers ouverts avancent, tous, en même temps dans une espèce de suractivité permanente. Notre vieux pays, avec ses mauvaises habitudes, ses angoisses, ses vieilles peurs, ses réticences ataviques, et ses élites timorées est secoué, bousculé, «brutalisé» parfois, mais il suit, persuadé désormais que son salut ne peut venir que de l’action car, en fait, il n’ y a plus rien à attendre. L’attentisme avait usé tous les espoirs. Le Roi Mohammed VI a très tôt, au début de son règne, développé le concept de monarchie exécutive. Un essai de théorisation de l’action et de la responsabilité du chef de l’Etat dans un pays où le développement économique et humain est très faible, où la société est peu structurée et peu encadrée, et où l’idée même de nation démocratique et moderne — avec les droits et libertés fondamentaux qu’elle induit — était niée. Or compte tenu du niveau de développement constitutionnel de notre pays, le caractère exécutif de la monarchie marocaine a toujours été réel dans tous les actes de la vie publique. L’on ne voyait pas très bien, alors, où pouvait se situer le changement. La rupture est vite intervenue dans le changement du mode même de gouvernance. C’est sur le terrain de l’action que S.M le Roi Mohammed VI a placé son règne. Les projets ont commencé à voir le jour. Un effet impressionnant de cumul s’est produit. Il s’est vite avéré que le caractère exécutif du pouvoir tel qu’il est désormais en œuvre s’appuie d’abord sur la responsabilité, le travail, la transparence, le sens de l’engagement, le respect des échéances, l’éthique et le dévouement total au service du pays. Et le Roi du Maroc est en première ligne. La transformation de la société s’appuyait enfin sur un pouvoir rénové. Mais tout cela n’est pas statique. Une société en transformation accélérée a, elle-même, imposé la rénovation du pouvoir et vice-versa. La dynamique marocaine, sur laquelle beaucoup s’interrogent, livre-là son secret. On peut décrire le chemin parcouru en huit ans. On peut s’arrêter à toutes les étapes. On peut détailler le bilan. On peut se féliciter, se congratuler…Mais le plus important pour nous tous est d’être convaincus que nous sommes orientés vers l’avenir, que nos objectifs sont bons, que notre aspiration au progrès et à la modernité est prise en compte et que notre volonté commune de réussir est réel. Les difficultés, les erreurs de parcours ou, parfois, les ratages existent, certes, mais cela accompagne toujours ceux qui ont choisi l’action, qui ont choisi le mouvement, et qui ont choisi, finalement, la vie.
Khalil HACHIMI IDRISSI
Aujourdhui.ma