Violée par deux malfrats

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Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Abdallah et Samir sont dans le box des accusés. Ils sont accusés d’avoir violé Khadija. Native de Khouribga, cette dernière est une brave fille, qui est venue, il y a quelques mois, rejoindre sa tante au quartier Moulay Rachid à Casablanca. Elle est à la recherche d’un emploi. Après avoir décroché son Baccalauréat, elle espérait travailler dans sa ville natale. En vain. Faute de moyens financiers, Khadija, issue d’une famille indigente, n’a pas pu également poursuivre des études supérieures. C’est pourquoi elle a décidé de s’installer dans la grande métropole économique où sa tante demeure depuis belle lurette. Elle l’a chaleureusement accueillie dans sa maison. Sa nièce l’a d’ailleurs aidée à trouver un travail. Fille unique d’une famille pauvre sans ressources, Khadija partageait son maigre salaire avec les siens. Plusieurs mois sont passés et Khadija n’arrive toujours pas à trouver un logement pour elle toute seule.

Elle habite toujours avec sa tante. Pour aller au travail, elle traversait un terrain vague où pullulent les ivrognes et les drogués. Sur son chemin, elle les croise sans leur prêter attention. Ces jeunes drogués lui lançaient souvent des injures, des quolibets et des mots vulgaires. Elle poursuit son chemin sans répondre à ses agresseurs. Cependant, ces délinquants l’ont agressée une fois. Incident sans gravité. Ce jour-là, quelques passants sont intervenus et l’ont aidée à s’en sortir indemne. Il est vrai que les rondes policières font leur travail. Du moins, elles font ce qu’elles peuvent. Des descentes policières portent souvent leurs fruits. Ces opérations se sont soldées effectivement à maintes reprises par des arrestations. Cependant, le problème de l’agression persiste. Il augmente durant l’hiver après le coucher de soleil. Pour traverser le terrain vague, il faut absolument être accompagné et faire preuve d’une grande vigilance pour éviter d’être pris à partie. Khadija le savait. Toutefois, avec un peu de chance, elle réussit pas mal de fois à traverser ce no man’s land maudit saine et sauve sans accompagnateur. Le jour du drame, à 19h 30, Khadija a quitté son emploi et a pris le bus. Moins d’une heure de trajet, elle arrive près de la forêt. En priant Dieu de la sauver, elle a entrepris la traversée du terrain vague avec une grande inquiétude. Sur son chemin, elle se fait surprendre par deux jeunes hommes qui ont surgi du noir, armés de couteaux. L’un l’a saisie par les cheveux, l’autre l’a empêchée de crier en mettant sa main sur sa bouche. Elle a subi un horrible viol collectif. Quelques heures plus tard, les deux drogués l’ont abandonnée, étendue par terre dans un état déplorable avant de disparaître. La victime a déposé plainte au commissariat de police et les malfrats ont été arrêtés. «Non, Monsieur le président, nous ne l’avons pas violée», a tenté l’un des deux violeurs pour se disculper. Ainsi que l’autre qui a même affirmé à la cour qu’il ne l’a jamais vue.

Seulement le procès-verbal établi par la police judiciaire, souligne que les deux jeunes malfrats, âgés de dix-huit et vingt et un ans, sont des repris de justice. Ils ont des antécédents judiciaires pour vol simple et tentative de viol. Ces deux jeunes qui ne demeurent pas loin du lieu de leur «crime» avaient quitté l’école à un niveau primaire avant de faire leur entrée dans le monde de la délinquance. À cause de leurs agissements, ils ont passé plusieurs mois derrière les murs de la prison. Et ils récidivent. Jugés coupables pour viol collectif, ils ont été condamnés à une peine de six ans de réclusion criminelle.

Aujourd’hui.

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