Nous sommes le lundi 10 août. Pendant l’après-midi, un couple, deux fonctionnaires, rentrent chez eux à Aïn Sebaâ à Casablanca. L’épouse qui vient de faire la bise à ses enfants et leur nourrice remarque la porte fermée de la chambre à coucher.
De coutume, elle est toujours ouverte. Pourquoi est-elle fermée ? L’épouse ignore la raison. Quand elle s’apprête à y rentrer, la nourrice l’informe: «C’est Samira qui y est rentrée car elle avait des douleurs au ventre. Je crois qu’elle est plongée maintenant dans un profond sommeil». Qui est Samira ? Cette jeune fille d’une vingtaine d’années demeure au douar Talmint, région de Ghafsay, province de Taounate. Son père n’est autre que celui de la fonctionnaire, née d’une autre mère. Bref, elle est la demi-sœur de la fonctionnaire. Seulement, elles ne se rencontraient pas. Car chacune ne connaissait pas l’autre puisque leur père ne les a jamais réunies. Il y a uniquement un mois qu’elles venaient de se connaître et plus de deux semaines qu’elles se sont rencontrées après l’initiative prise par Samira pour rendre visite à sa demi-sœur, la fonctionnaire. Mais de quoi souffre-t-elle ?
«On doit l’emmener chez un médecin si elle est malade», confie la fonctionnaire à son mari.
Inquiète, la fonctionnaire ouvre la porte de la chambre à coucher. Et tout d’un coup, elle est restée figée à sa place telle une statue. Pourquoi ? Elle n’a jamais imaginé voir une aussi horrible scène. Laquelle ? Sa demi-sœur se tenait devant le cadavre d’un nouveau-né, de sexe féminin, égorgé à l’aide d’un couteau qu’elle a encore à sa main droite. Alertée, la police de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ est arrivée sur les lieux et a diligenté une enquête. Celle-ci a révélé que Samira est tombée enceinte suite à une relation extraconjugale. Pour la camoufler, elle s’est réfugiée chez sa demi-sœur afin de tuer son bébé.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma