Eblouissante dans un beau caftan deux pièces en brocart sur de la soie rose fushia brodée, une belle pièce signée Maria Ouazzani, la diva du pays du Cèdre apparaît sur scène sous un torrent d’applaudissements. « Je suis venue de mon pays pour chanter la paix dont nous sommes privés», annonce-t-elle d’emblée. Et Majda Erroumi livre au public pendant plus de 2h00 sans entracte, ses plus belles chansons. L’artiste offre de magnifiques textes dont un de Mahmoud Darwish et un autre de Gibran Khalil Gibran, qui transportent un auditoire déjà conquis vers le sublime. « C’est un poème de Gibran Khalil Gibran qui résume ma vision de la vie », lance-t-elle avant d’entamer « Nashid El hob », une parfaite ode à l’amour et à la beauté.
Le public aura droit à un spectacle de grande envergure où Majda Erroumi déploie l’étendue de son talent sur scène. Un geste de la main parfaitement orchestré, un petit pas en direction du public, un mouvement de la tête, un léger haussement d’épaule ou encore un sourire, jettent sur le concert une touche de glamour et de douceur dont la diva détient le secret.
Pour clore son concert qu’elle a voulu placer sous le signe de la paix, Majda Erroumi chante pour Beyrouth. Un drapeau libanais flotte au milieu du public et la chanson s’élève soudain telle une prière pour que Beyrouth se relève enfin de « sous le sable » et retrouve la paix. Majda Erroumi s’éclispe sur ce message d’espoir laissant le public totalement sous le charme.
La soirée du 13 juin restera sans doute l’un des moments forts de l’histoire du Festival de Fès des musiques sacrées. On en redemande.
Le caftan de Majda Erroumi
C’est Majda Erroumi qui a choisi elle-même sa tenue de spectacle. On lui présente Maria Ouazzani talentueuse styliste qui lui montre des modèles dont ceux de Caftan du Maroc. Mais la Diva opte pour une création que Maria avait conçue initialement pour elle-même. Elle n’aura pas eu tort, on aurait dit que le caftan lui était destiné. « C’est un caftan plein de vie » aurait confié Majda Erroumi à Maria Ouazzani à la fin du spectacle.
Fès – Myriam Ezzakhrajy
Menara.ma