La structure des dépenses des ménages a connu ces dernières années d’importants changements. L’alimentation et «l’habitat et énergie» viennent en tête des dépenses des ménages. Ils représentent respectivement 40,6% et 20,3% des dépenses en 2007. «Les transports et communications» occupent la troisième place des dépenses des ménages en passant de 617 DH en 2001 à 1.311 DH en 2007 soit une progression de 112%. Les dépenses relatives à «l’enseignement, culture et loisir», ont augmenté de plus de 63% durant la même période passant ainsi de 300 à 491 DH. C’est ce qu’a indiqué Mekki Bennani, de la division des enquêtes auprès des ménages au Haut Commissariat au Plan lors de la journée africaine de la statistique qui s’est tenue lundi 5 janvier à Rabat. Le poids de l’alimentaire dans la dépense totale a connu quant à lui une baisse de 2001 à 2007, passant de 41,3% en 2001 à 40,6% en 2007. Notons que plus le niveau de vie s’améliore et plus le poids de l’alimentaire dans le budget des ménages baisse. La dépense journalière moyenne par ménage en milieu urbain a connu une hausse durant la même période. Celle-ci est de 185 DH en 2007 contre 163 DH en 2001 soit une hausse de 2,1%. La dépense alimentaire journalière moyenne par personne en milieu urbain a augmenté de 4% passant de 11 à 14 DH. En milieu rural, cette dépense s’est élevée à 10 DH en 2007 contre 7 DH en 2001 (+ 6,4%%).
Concernant la structure des dépenses alimentaires, il y a lieu de relever une diminution de la part réservée à l’acquisition des produits de première nécessité et une augmentation des produits riches en protéines animales et en vitamines. La viande et les volailles occupent la part la plus importante des dépenses alimentaires (25,1% en 2007).Viennent ensuite les légumes et fruits (19,4%), les céréales (17,9%). Notons que le poisson ne représente que 3,7% des dépenses. Les citadins consomment deux fois plus de poissons frais que les ruraux (11,2 contre 5,5 kg).
Plusieurs produits alimentaires ont connu une hausse au cours des onze premiers mois de l’année 2008.Ainsi, le prix du blé dur a enregistré une augmentation de plus de 39,5%, le beurre industriel (+ 25,4%), le couscous (+34,9%), le sucre (+3%). L’huile de table a enregistré la plus forte hausse (+41,4% contre seulement 14,3% en 2007). Par contre, le prix des légumes frais a enregistré une baisse de 6% au cours des 11 premiers mois de 2008. Selon le Haut Commissariat au Plan, plusieurs facteurs expliquent cette évolution des prix. L’augmentation du prix des céréales est due à la production insuffisante au cours de la campagne agricole 2007-2008 ( 25 millions de quintaux contre 92 millions une année auparavant). L’importation a été plus importante (62 millions de quintaux) avec un prix moyen plus cher de 49,8% par rapport à 2006. La hausse du prix des huiles alimentaires s’explique quant à elle par l’importation des graines et fruits oléagineux (538.000 tonnes) (+0,1%/2006) pour une valeur de 1723 millions DH. Pour ce qui est du prix du sucre, son augmentation résulte du fait que 58% du sucre raffiné est produit à partir du sucre brut importé. Pour certains produits alimentaires, le Maroc assure l’autosuffisance (légumes et fruits frais, légumes secs, viandes..). Par contre, d’autres productions doivent être développées notamment les plantes sucrières et oléagineuses, lait…
Leila Zerrour
Aujourdhui.ma