La solidarité familiale reste une valeur centrale et sacrée chez les Marocains

Et du coup, la majorité des parents (65 %) considère toujours que les enfants constituent une sécurité pour l’avenir, ce qui montre que la solidarité familiale reste une valeur centrale et sacrée chez les Marocains, selon cette enquête réalisée dernièrement par une équipe d’éminents chercheurs marocains pour le compte de l’Université Hassan II-Mohammedia, Soulignant que la valorisation des enfants n’est pas en conformité avec la tendance à la baisse du nombre d’enfants par famille (la moyenne d’enfants par famille est de 3,72), l’enquête s’interroge si le changement que connaît la fécondité réelle ne serait pas le signe d’un transformation profonde au niveau des représentations des enfants que les gens n’arrivent pas encore à exprimer.

On apprend ainsi de même source que la famille nombreuse est moins appréciée. La moyenne du nombre idéal d’enfants par famille est de 2,92. Presque la moitié (46 %) fait le choix de deux enfants au maximum. Les gens qui préfèrent 3 ou 4 enfants représentent respectivement 28 % et 18 %.

Concernant la nature des rapports entre enfants et parents, la majorité (74 %) est favorable au dialogue. Les gens qui sont encore attachés aux pratiques du passé sont peu nombreux (8 %), indique l’enquête avant de rappeler que la situation idéale des rapports entre enfants et parents est presque l’inverse de ce que doit être celle des rapports entre époux. Et pour cause, soutient-on de même source, 79 % trouvent que l’obéissance de l’épouse à l’époux favoriserait l’entente au sein de la famille. Les deux types de relations familiales sont fondés sur des valeurs différentes, sinon opposées : d’un côté le dialogue et de l’autre, l’obéissance.

Pour les auteurs de l’enquête, le choix du conjoint est un indicateur qui permet d’apprécier l’autonomie des enfants. 79 % trouvent que c’est le garçon qui doit lui-même choisir son épouse. Le taux baisse à 67 % lorsqu’il s’agit du choix de l’époux par la fille.

Ce qui illustre d’évidence une rupture avec la tradition dominée par les mariages arrangés. L’autonomie du couple, à en croire l’enquête, est également valorisée : 57 % préfèrent avoir un logement autonome et optent par la même occasion pour la famille nucléaire. 39 % souhaitent continuer à vivre avec leurs parents et manifestent donc une préférence pour la famille étendue.

La fréquence des visites des parents montre la difficulté matérielle d’entretenir des relations régulières.

31 % leur rendent visite régulièrement (au moins une fois par mois), 46 % rarement et 15 % ne le font qu’à l’occasion des fêtes.

Cette enquête s’est fixé l’objectif d’esquisser une configuration générale des valeurs majoritaires de la société marocaine en jetant des éclairages sur les champs de valeurs suivants : la famille, la tradition et la religion, la politique, le travail et les loisirs.

Et pour cause, les valeurs expriment la manière dont une société hiérarchise les hommes et les choses ou encore donne de l’importance à tel ou tel autre comportement. Pour répondre à ces questions, l’enquête a été menée auprès de 1.000 sondés, couvrant la quasi-totalité du territoire national. Selon la méthode des quotas adoptée, l’échantillon des personnes interrogées a une structure comparable à celle de la population marocaine. Les critères retenus par l’étude sont le milieu de résidence (urbain/rural), le sexe, l’âge, l’état matrimonial, le niveau scolaire et la profession.

Le rapport de l’enquête a été conçu et réalisé par le sociologue Hassan Rachik, soutenu par un comité scientifique et de suivi composé des chercheurs Abdellatif Benchrifa, Mohamed Tozy et Rahma Bourkia, présidente de l’Université Hassan II-Mohammedia. Quant à la supervision de l’enquête sur le terrain, elle a été assurée par M’hamed Abderebbi.

MAP

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