Une étude, menée entre mai 1997 et juin 1999 par des chercheurs de l’Université McGill, établit, en effet, pour la première fois un lien très clair entre la carence en vitamine D chez la femme enceinte et le fait de donner naissance à des bébés de poids réduits.
Ces chercheurs, qui ont suivi plus de 2.000 femmes inscrites à des cours prénatals dans trois hôpitaux de Calgary, ont constaté que celles qui ont consommé moins d’une tasse de lait par jour ont donné naissance à des bébés de poids inférieur aux bébés de celles qui en ont consommé davantage. Chaque tasse additionnelle de lait équivaut à une augmentation de 41 grammes dans le poids du nouveau-né. Le Dr Kristine Koski, directrice de l’Ecole de diététique et de Nutrition humaine de l’Université McGill, s’étonne de voir des médias, des infirmières ou des médecins conseiller aux femmes enceintes de boire moins de lait pour éviter que leurs bébés ne souffrent pas plus tard d’allergie aux produits laitiers.
L’étude a démontré que les femmes enceintes qui limitaient leur consommation de lait enrichi de vitamine D à moins d’une tasse par jour ont donné naissance à des bébés plus petits de 100 grammes en moyenne. Cela semble anodin 100 grammes de moins, mais cela a le même impact que de fumer pendant la grossesse, a dit le Dr Kristine Koski, citée par le journal Le Devoir.
Il est clair, a-t-elle expliqué, que la vitamine D joue un rôle majeur dans le développement des bébés, notamment pour ce qui est du poids. On attribue aussi à la vitamine D un rôle important dans la formation du squelette du foetus ainsi que dans le développement des ses systèmes neurologiques et immunitaires. En général, on recommande aux femmes enceintes de boire 3 à 4 verres de lait par jour.
Selon les chercheurs, les présents résultats devraient alerter les médecins: réduire la consommation de lait peut avoir une incidence néfaste sur la croissance du foetus, surtout si la peau n’est pas très exposée aux rayons du soleil. Les personnes qui habitent les régions nordiques doivent compter sur une source fiable de vitamine D, le soleil étant moins présent pendant une partie de l’année. Si les nutriments que renferme le lait peuvent être compensés par d’autres sources, la vitamine D, elle, est rare dans l’alimentation courante. La consommation de lait devient alors nécessaire.
Les résultats complets de l’étude ont été publiés dans le journal de l’Association médicale canadienne.
MAP