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Ses rayons que nous attendons tous avec impatience peuvent se transformer en de redoutables ennemis. Principale cause de cataracte dans le monde, le soleil est aussi à l’origine de nombreux cancers cutanés. Plus de 2 millions de nouveaux cas sont enregistrés chaque année. La forme la plus grave en est le mélanome malin. Dans un pays comme l’Algérie par exemple, 1185 nouveaux cas ont été recensés en 2000.
Mais en fait, qu’est-ce donc le soleil ? Pierre Césarini dirige l’association française « Sécurité solaire ». Son but est de sensibiliser et d’informer le public sur les risques liés aux expositions du corps humain aux ultraviolets naturels et artificiels. « Le soleil est une multitude d’énormes centrales nucléaires, qui émet des rayons dans toutes les directions. Beaucoup sont extrêmement dangereux, ce sont les rayons ionisants à savoir les rayons bêta, gamma et x, qui heureusement sont arrêtés dès les premières couches supérieures de l’atmosphère ». Sinon, il n’y aurait tout simplement pas de vie sur terre !
Le soleil émet aussi des rayons non-ionisants dont les ultraviolets. Lesquels peuvent être décomposés en trois catégories : les ultraviolets C de longueur d’onde très courte, sont arrêtés par la couche d’ozone. Cela tombe bien, sinon nous serions tous grillés. Ensuite les ultraviolets A et B, qui sont filtrés par l’atmosphère. « Ces derniers ont la particularité de créer des dommages sur les cellules en abîmant leur ADN. En particulier les cellules cutanées ». Provoquant ainsi des cancers. Mais pas seulement.
Les ultraviolets sont aussi dangereux pour les yeux. Ils sont responsables de l’opacification du cristallin qui conduit à la cataracte, première cause de cécité dans le monde. Cette année plus de 2 millions d’entre nous sont devenus aveugles… à cause du soleil.
Chacun doit donc penser à s’en protéger. Car s’il redonne le moral et paraît inoffensif, il peut également devenir notre pire ennemi. Une bonne protection solaire c’est une panoplie d’outils de protection, à commencer par les vêtements. Même s’ils ne sont pas anti-UV, s’ils sont clairs, s’ils sont mouillés, ils constitueront toujours la première protection par ordre d’efficacité. La deuxième va consister à se faire de l’ombre, en utilisant par exemple un parasol, un chapeau ou une casquette avec les limites que l’on connaît évidemment à la casquette, l’absence totale de protection des oreilles. Enfin il est impératif de porter des lunettes.
Achetez toujours des lunettes de soleil homologuées. Le marquage CE par exemple témoigne de leur conformité aux normes optiques européennes. Le marquage USA aux normes américaines. Bref, veillez à ce que vos lunettes de soleil soit réellement efficaces. Pour cela privilégiez au maximum les montures larges et enveloppantes. Elles protégent contre la lumière latérale et en particulier contre la réverbération.
Enfin n’oubliez pas l’usage de crèmes solaires pour protéger les zones de peau qui restent exposées. Un seul élément permet d’avoir une confiance relativement bonne dans la qualité du produit : le chiffre qui indique l’indice de protection ou le facteur de protection solaire. Il signale l’efficacité filtrante de la crème. Si vous choisissez une crème indice 25 par exemple, vous avez la protection nécessaire à tout type de peau.
En revanche pour des conditions extrêmes comme celles que l’on retrouve en haute montagne ou lors d’un long séjour en mer, n’hésitez pas à monter d’un cran et à passer à des indices de l’ordre de 40 ou plus.
Et qu’il s’agisse des lunettes, des vêtements et des crèmes solaires, surtout n’oubliez pas vos enfants. Ils sont davantage vulnérables parce que leur peau est plus mince, plus sensible et donc moins protégée contre la pénétration des rayons ultraviolets. Et en plus leur rythme de vie les expose au soleil plus que les adultes.
Les enfants ont en effet beaucoup de vacances et pratiquent souvent des sports en plein air. On estime d’ailleurs qu’à 18 ans on a déjà reçu une bonne moitié du soleil de toute sa vie.
Veillez donc à ce qu’ils portent toujours un chapeau. Et couvrez-les d’une chemisette ou d’un tee-shirt. Mouillez-leur souvent la nuque, les épaules, les bras et les cuisses pour éviter les risque de coup de chaleur.
Pour les lunettes, n’hésitez pas à demander conseil à un opticien. Il trouvera des montures adaptées à tous les âges. Et sachez qu’avant d’être en âge de marcher, votre bout de chou ne doit en aucun cas être exposé au soleil. C’est important ! Cela ne veut pas pour autant dire qu’ils ne peuvent pas aller à la plage, mais ils ne doivent en aucun cas rester exposer en plein soleil.
Les ultraviolets : une menace invisible
Pour savoir à quels risques vous vous exposez, l’index UV a été mis en place. Cette mesure de l’intensité du rayonnement ultraviolet est essentielle, car trop souvent nous sommes trompés par nos sens. Les ultraviolets sont invisibles et ne provoquent aucune élévation de température.
L’Organisation mondiale de la Santé recommande depuis 1995 d’informer les populations sur l’intensité du rayonnement ultraviolet en utilisant une échelle universelle, l’index UV. Cette échelle exprime l’intensité du rayonnement ultraviolet sous forme de qualificatif : 1-2 c’est faible, 3-4 modéré, 5-6 élevé, 7-8 très fort, etc.
Avec un index UV de 7-8 par exemple, une peau sensible non protégée recevra son premier coup de soleil en moins de 20 minutes. Et comme nous l’explique Pierre Césarini, « en moins d’une heure se sera le coup de soleil sévère, en moins de deux heures la brûlure certaine. Et avoir eu une brûlure au deuxième degré avec des cloques cela augmente significativement le risque de cancer 15 ou 20 ans plus tard ».
Et méfiez-vous du temps nuageux ! Il est extrêmement trompeur. Le voile nuageux arrête l’infrarouge. Résultat, nous avons l’impression qu’il fait bon, que la température est trop basse pour penser à se protéger du soleil. C’est une erreur ! Le voile nuageux laisse passer 95% des ultraviolets, très nocifs pour la peau.
Dans certaines conditions, les risques liés au soleil peuvent être multipliés. Beaucoup de préparations pharmaceutiques – anti-inflammatoires, antibiotiques, antidépresseurs, antiallergiques – de cosmétiques ou des parfums présentent en effet des risques en cas d’exposition même modérée.
Coups de soleil, éruptions cutanées à type d’eczéma… certaines réactions peuvent laisser des traces durables. Lisez attentivement la notice de tout médicament ou produit de beauté. Et plus particulièrement le chapitre « précautions d’emploi ».
Le rayonnement solaire également synonyme de vie
Cancers de la peau, cataracte, insolation, coup de soleil, déshydratation, le soleil ne se résume pas uniquement à ses méfaits, heureusement d’ailleurs. Le rayonnement solaire joue un rôle essentiel dans la vie. Il est responsable de la photosynthèse des végétaux. Toute la vie aquatique est favorisée, à la fois par la chaleur mais aussi par l’exposition au rayonnement solaire.
Le soleil est aussi fondamental pour notre organisme. Le rayonnement ultraviolet est nécessaire à la synthèse de la vitamine D, elle-même nécessaire à la fixation du calcium sur les os. Comme le rappelle Pierre Césarini, « quelques minutes d’exposition par jour va suffire largement à synthétiser toute la vitamine D dont l’organisme a besoin. Pour synthétiser la vitamine D, il suffit en fait de ne pas vivre dans une cave. Le rayonnement ultraviolet utile c’est UV B. Donc ceux qui vont faire des UV A pensant que cela leur fait du bien aux os, sont à 100 % dans le faux ».
Vous avez sûrement déjà remarqué qu’une journée ensoleillée, cela redonne le moral. Si avec l’apparition du soleil la nature est en pleine forme, comme nous venons de le voir notre organisme en profite aussi.
Nos ongles brillent, nos cheveux luisent et poussent plus vite. Bref le soleil, c’est bon pour le moral. Et selon Pierre Césarini il y aurait deux explications à ce phénomène. « Il y a d’une part le fait de se sentir bien dans sa peau, bien dans la société dans laquelle nous vivons, qui conduit des gens à avoir une peau halée, bronzée, plutôt qu’un visage pâle. L’effet physiologique sur le moral clairement avéré, c’est la lumière reçue par les yeux qui joue un rôle sur la production d’une hormone, la mélatonine qui intervient sur l’humeur, sur le rythme biologique, sur notre horloge interne.
On prescrit des séances de luminothérapie, on s’expose à des lampes qui ont 0% d’UV et d’infrarouge. On y va les yeux grands ouverts parce que le manque de lumière qui explique un grand nombre de dépressions dites saisonnières qu’on connaît bien en Scandinavie par exemple entraîne une augmentation de la production de mélatonine qui joue un rôle dans la dépression ».
Que vous ayez choisi la mer, la campagne ou la montagne… et comme il n’est pas question de se priver de soleil, n’oubliez pas que malgré tout cette étoile est autant synonyme de plaisir que de danger.
Source Destination Santé
