A l’initiative de l’Association Démocratique des Femmes du Maroc, 24 associations marocaines et des dizaines d’ONG féminines appartenant aux cinq continents, ont signé une pétition commune pour la levée de l’embargo politique exercé sur les femmes en Arabie saoudite. En Arabie saoudite, les femmes n’ont pas le droit au vote ni à l’éligibilité. Elles sont considérées comme des êtres inférieurs, et confinées aux travaux domestiques et à la maternité. Depuis peu, celles qui étaient fonctionnaires ont été révoquées par décret royal ! Leur statut juridique est réglé par une interprétation erronée de la charia, et le port du hijab, qui dissimule le visage, obligatoire dans la rue. Car, non seulement les femmes saoudiennes ne peuvent pas avoir d’activités politiques, mais elles ne sont pas autorisées à se déplacer librement sans être accompagnées d’un proche parent de sexe masculin (mahram), même pour recevoir des soins médicaux en urgence. En matière de droits de la femme, c’est le pays le plus sombre. Il en va de même dans la vie professionnelle. Des espaces sont réservés aux femmes dans les banques et les administrations, et il n’existe aucun lieu de sociabilité mixte pour elles. Pour voyager sans être accompagnée d’un homme, elles doivent au moins être trois. Aucune femme ne peut participer à une réunion mixte. Le Conseil supérieur des oulémas a promulgué il y a des années une fatwa immuable qui interdisait aux femmes de conduire. L’éducation des filles, autorisée par un décret royal en 1959, leur permet d’accéder aux hautes études, mais c’est pour côtoyer des professeurs hommes par écrans de télévision interposés ! Beaucoup de disciplines restent interdites aux femmes comme l’ingénierie, l’architecture, les arts et les écoles administratives. Malgré ces handicaps, la Saoudienne est une étudiante remarquable. 65% des diplômés de l’université saoudienne sont des femmes. Mais pour quel avenir ? Les femmes ne constituent que 5% de la population active. La plupart de ces universitaires, une fois diplômées, se marient et deviennent des poules pondeuses. En dehors de l’enseignement et de la médecine, et depuis quelque temps les banques, les places sont rares, la discrimination flagrante. Dans le cercle privé, hommes et femmes vivent séparément sous le même toit. L’Arabie Saoudite, un désert d’humanité…
Source : femmes du maroc