L’adolescence est l’age des interrogations existentielles sur le sens de la vie, de la mort, du monde qui va à sa perte, de l’amour à l’heure du Sida, de précarité, d’insécurité…
Certains parents, dans l’illusion du parent-copain, tentent désespérément de nier l’altérité en suivant l’adolescent dans ses errances. Ils ont la tentation régressive de participer à la révolte de l’adolescent.
Ils ne sont qu’artificiellement complices et fort peu capables de jouer leur rôle structurant.
Les conflits relationnels qui surviennent entre l’adolescent et ses parents constituent des étapes importantes pour la construction de la personnalité de l’adolescent. Pour l’adolescent, il n’est pas toujours aisé de résister aux stigmates qui accompagnent l’adolescence et les changements internes dus au processus de maturation.
L’adolescent a en effet singulièrement besoin que ses parents marquent par leur attitude une certaine permanence car cela est nécessaire à sa structuration.
Conflit, un mal nécessaire ?
Le conflit fait partie de la nature humaine et que nous en avons tous besoin pour nous construire. La difficulté essentielle consiste en fait non pas à ne pas en avoir, mais surtout à apprendre à les gérer.
Les adolescents, ont besoin de remettre en cause le cadre éducatif afin d’en expérimenter la solidité, pour mieux pouvoir ensuite s’en émanciper.
Le conflit provoqué par l’adolescent est souvent l’indice que les règles de fonctionnement définies il y a longtemps, ne correspondent plus à ses besoins. En ce sens, le conflit est hautement salutaire, car il permet la remise en question régulière des pratiques en tenant compte des besoins des utilisateurs de ces règles.
On constate deux attitudes chez les parents d’adolescent :
*Le conflit est vécu comme essentiellement négatif.
Les parents et l’adolescent vont s’efforcer de l’éviter, de l’esquiver ou de trouver une stratégie pour en minimiser l’importance et parfois faire comme s’il n’existait pas. Ne pas entendre l’opposition, ne pas prendre en compte le conflit, c’est de ne pas reconnaître l’altérité de l’autre.
En évitant les conflits, les parents se voient confrontés à des situations inconfortables de non-dit qui finissent par entraver une part importante de leurs actions éducatives et de leurs relations à l’adolescent.
*Le conflit est vécu comme expérience positive.
Il est considéré comme une occasion de dialogue et de négociation. Il convient donc de développer une stratégie adaptée de résolution de ce dernier. Les parents privilégient l’écoute, l’explicitation et l’argumentation. Le conflit est une excellente occasion de remettre en question ses pratiques et ses attitudes.
Pour mieux aider l’adolescent dans son développement et sa maturation, les parents doivent adopter des attitudes adéquates face à l’opposition de l’adolescent dont notamment :
*Ne pas humilier l’adolescent en traitant ses revendications de manière condescendante,
*Faire preuve de patience et de disponibilité, de ne pas juger ou dénigrer,
*Lui permettre d’exprimer ses sentiments de manière adulte,
*Pratiquer une écoute active, en renonçant à deux positions extrêmes,
La soumission personnelle,
La soumission de l’autre,
*Lui permettre de trouver une issue constructive,
*Appréhender la situation à long terme,
*Écouter la nature du conflit sans vouloir laisser tomber et laisser faire,
*Accepter d’être remis en question dans son apport éducatif.
Menara