Adolescence sous haute tension (1/3)

Les blocages psychoaffectifs des parents comme ceux de l’adolescent engendrent des conflits permanents dont les conséquences sont désastreuses pour la construction de la personnalité de l’adolescent.

Comment prendre conscience de ce qui ne va plus avec notre enfant devenu adolescent ? Comment y remédier ?

Certains parents se plaignent de manque d’intérêt de l’adolescent pour la vie de famille, de ses résultats scolaires, de son isolement excessif, de ses choix amicaux, bref le comportement de l’adolescent devient le sujet de discussion entre le couple parental et assez souvent avec d’autres membres de la famille.

Il est souvent présent lors de ces débats animés sur ses écarts de conduite et vit mal l’acharnement de l’entourage sur sa personne.

Que se passe-t-il ? Pourquoi n’ont-ils pas vu les changements de comportements de leur enfant ?

En quoi ont-ils failli dans leurs rôles de parents ?

Les petits problèmes de leur enfant, rencontrés jusqu’à là n’étaient-ce que la partie visible de l’iceberg ?

Désorientés, ils s’en remettent à l’établissement scolaire ou bien ce dernier les convoque. Cependant, ils savent bien que le système scolaire démuni d’une telle compétence, ait pour mission avant tout l’éducation de leur enfant par le savoir. Dès lors l’adolescent, non adapté, se trouve sous des torrents de conseils qui devraient en principe, s’il les suit lui permettre de devenir un adulte correspondant aux normes.

Dans les faits, les parents se remettent rarement en cause quant à leurs attitudes à l’égard de l’adolescent et ne peuvent mesurer les conséquences de leurs comportements sur le développement physio psychologique de celui-ci.

Définition

Que signifie le mot adolescent, nom commun dont on fait grand usage pour designer les jeunes qui ont entre 12 et 17 ans ?

Le mot adolescent provient d’une racine indo-européenne qui signifie «nourrir ». On y trouve trois familles sémantiques qui sont « Alere »= nourrir et faire grandir, « Altus »= qui a fini de grandir et «ol » dans «adolescere » qui veut dire grandir.

Le mot adolescent existe dans la langue française depuis le 13 me siècle mais son usage pour désigner la période de vie de l’enfant lors du processus de la puberté en occident est bien plus récent et date du début du siècle.

Les diverses disciplines des sciences humaines se sont intéressées aux phénomènes psychosociologiques qui accompagnent la puberté chez l’enfant.

Dans l’étude de ce phénomène plusieurs axes de recherches sont privilégiés par les spécialistes.

De point de vue médical ; la puberté provoque des perturbations organiques importantes, possède une logique interne précise qui modifie l’image du corps.

Sur le plan éducatif ; la période d’adolescence est considérée comme l’âge idéal des apprentissages aussi bien cognitifs que sociaux. C’est l’âge de la découverte des dispositions intellectuelles, artistiques, sportifs…. Quant aux apprentissages sociaux c’est la période d’essais et d’erreurs aux issues desquels les comportements sociaux sont intégrés.

De point de vue culturel ; dans certaines cultures il existe des rituels, par exemple l’observation du jeûne chez l’adolescent pubère lui permet d’accéder à un statut nouveau.

De point de vue psychologique ; avec le développement des sciences humaines et en particulier de la psychologie, les spécialistes étudient les bouleversements de la pensée de l’adolescent, les sautes d’humeur, les moments dépressifs, les comportements agressifs sont observés chez l’adolescent à des degrés variables selon l’environnement social dans lequel il se trouve.

La puberté et ses conséquences physiologiques entraînent chez l’adolescent des changements psychologiques qui vont lui permettre de devenir un individu autonome à son tour et capable d’assumer des responsabilités professionnelles et familiales jusqu’à là réservés aux adultes.

Toutefois, si les phénomènes physiologiques liés à la puberté sont visibles et plus ou moins admis par soi et par l’entourage, l’évolution psychologique de l’adolescent est loin d’être une donne acceptée et toute attitude différente de celle de l’entourage, face aux divers aspects de la vie courante est sujette aux controverses et crée des désaccords avec l’autorité parentale. Le climat affectif au sein de la famille joue un rôle primordial dans la résolution des difficultés psychologiques de l’adolescent.

Les motivations inconscientes des parents dans le choix des modalités des pratiques éducatives et la prescription de rôle particulier à l’enfant sont autant des facteurs qui conduisent l’adolescent à adopter des comportements défensifs ou régressifs face à son avenir. Les répercussions négatives de ces réponses comportementales sur les résultats scolaires sont immédiates et entraînent l’adolescent dans un engrenage d’échec et de déception qui ébranle son avenir. Deux types d’attitudes parentales semblent être à l’origine des perturbations psychoaffectives de l’adolescent ; le rejet ou la surprotection parentale.

Second volet le 16 novembre: le rejet parental

Source : Menara – Florence Achard

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