En 2002, le Maroc est classé au 26ème rang de l’aide globale accordée par ce pays, alors qu’il occupait le 18ème rang en 2001.
L’ensemble de l’APD japonaise relève de différentes structures. D’abord,il y a trois ministères : le ministère des Affaires Etrangères (MOFA) qui prépare les programmes d’aide et mène, en collaboration avec le ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (METI), les négociations avec les pays bénéficiaires de l’APD japonaise ; puis le ministère des Finances (MOF) qui arrête le montant des prêts accordés au niveau bilatéral.
Le deuxième intérvenant est la JICA (Agence Japonaise de Coopération Internationale), chargée de mettre en œuvre ses programmes d’aide, ses dons et son assistance technique.
Le troisième intérvenant est la JBIC (Banque Japonaise de Coopération Internationale) qui gère tous les prêts octroyés par le Japon dans le cadre de son APD.
Ce sont là quelques données qui ont été présentées lors d’un voyage de visite, organisé en faveur de la presse marocaine, les 15, 16 et 17 juin par l’Ambassade du Japon, et ce, dans les provinces de Meknès, d’Errachidia,de Boulemane et de Fès.
Organisée en collaboration avec la JICA et la JBIC, cette visite avait pour objectif de voire sur le terrain quelques projets, réalisés ou en cours de réalisation dans ces provinces, et qui sont financés par l’APD japonaise. « Le but de cette visite est de faire connaître les projets socio-économiques réalisés par le Japon au Maroc. Il est temps que les Marocains en prennent connaissance », souligne M. Yukio Hakkaku, premier secrétaire à l’ambassade du Japon.
Les Khettaras, source de vie des habitants de Tafilalet
L’un des projets ainsi visités, qualifié d’important, est celui des Khettaras situées dans la région du Tafilalet, frappée par la sécheresse depuis puisque 8 ans. Ce qui a forcé d’ailleurs les populations locales à migrer vers les centres urbains. Conséquence : tarissement d’un plus grand nombre de Khettaras faute, bien entendu, d’entretien. La coopération japonaise consiste alors de réhabiliter un certain nombre de ces Khettaras.
Face à cette situation alors, faut-il le rappeler, la JICA a entrepris, depuis 2003, une étude intitulée « Etude de développement du projet de développement des communes rurales à travers la réhabilitation des Khettaras dans les régions semi-arides de l’Est-Sud-Atlantique ».
Ses objectifs sont d’ordre quatre. D’abord, l’établissement d’un plan directeur de développement durable des communautés rurales à travers la réhabilitation des Khettaras. Le deuxième objectif consiste à élaborer une étude de faisabilité des travaux de réhabilitation des Khettaras sur les secteurs prioritaires. Il s’agit aussi de transférer les méthodes de planification, des techniques de réalisation des travaux et de management au personnel du bureau de l’Office Régional de la Mise en Valeur Agricole (ORMVA) du Tafilalet.
Le dernier objectif est de transférer les techniques de réalisation aux populations locales.
L’étude dont le coût global est de 35 millions de dirhams a commencé en février 2003 et devrait être achevée en novembre prochain.
L’un des khettaras ayant fait l’objet de réhabilitation est khettara « Lakdima bouya » relevant de la commune rurale Jorf, à Erfoud.
Les travaux de réhabilitation sont financés par l’ambassade du Japon (55 millions de dirhams) dans le cadre du don non-remboursable.
Pour les experts japonais, la réhabilitation des khettaras a permis en tout cas de :
– limiter l’exode rurale par la création d’emploi
– d’améliorer le débit des khettaras
– d’améliorer les conditions d’irrigation des superficies existantes.
« Grâce aux khettaras, on a pu économiser l’eau, cultiver certains produits agricoles ayant une valeur marchande et améliorer nos revenus », souligne un fellah d’Erfoud. Et d’ajouter : « grâce même à ces techniques, les MRE commencent à s’intéresser à l’agriculture locale ».
c’est dire que les khettaras peuvent devenir un facteur important pour attirer les MRE originaires du Sud du Maroc à investir dans le secteur agricole relevant de leur région. C’est dire aussi que les khettaras représentent actuellement, surtout pour les habitants de la région de Tafilalet, une source importante pour améliorer leur niveau de vie. Cependant, un phénomène ne semble pas faciliter la tâche. La désertification ensable beaucoup de khettaras réhabilités.
Ce qui nécessite la mobilisation des efforts de toutes les parties concernées (gouvernement, autorités locales,…) pour trouver des moyens adéquats sucéptibles de faire face à cette situation. Une autre facette de l’APD japonaise au Maroc concerne le projet d’amélioration des soins de santé maternelle en milieu rurale.
Dans ce cadre, la maison d’accouchement de Boulemane, équipée principalement par les appareils sanitaires japonais, a fait l’objet de la viste. Selon les responsables de cette maison, l’aide japonaise a permis d’améliorer le système de soins de santé maternelle au niveau de Boulemane.
La délégation japonaise s’est rendue par ailleurs à la province de Moulay Yacoub pour s’enquérir du projet d’alimentation en eau potable de la population rurale. Ce projet, financé par la JBIC, est relatif, entres autres, aux stations de pompages dont le but est de couvrir les besoins de la population en eau potable. L’objectif ultime est d’améliorer les conditions sanitaires, de promouvoir la femme et d’encourager la scolarisation des enfants.
Projet de doublement de la voie ferroviaire entre Meknès et Fès
La délégation japonaise s’est rendue par la suite à Fès pour s’enquérir du projet de doublement de la voie ferroviaire entre Meknès et Fès.
L’achèvement de ce projet, qui fait partie du doublement de la voie entre Casablanca et Fès entamée par l’ONCF, est prévue pour décembre 2006.
Son coût global est de l’ordre de 1309 millions de dirhams dont 291.157.490 dh est supporté par la JBIC.Le montant restant est supporté par la BEI et l’ONCF.
L’objectif principal de ce projet est de relier Casablanca à Fès en 3 heures 15 mn au lieu de 4 heures 20 mn.
Une autre facette de l’APD japonaise au Maroc est relative à l’affectation des volontaires japonais auprès du foyer féminin Al Borj à Meknès. Trois volontaires japonaises sont affectés auprès de ce foyer. Elles ont pour mission d’enseigner principalement la coiffure et la couture.
Pour rappel, une quarantaine de volontaires japonais séjournent annuellement au Maroc.
Leur principale mission est de communiquer leur savoir-faire à la population locale. Ça entre dans le cadre du programme des JOVC, lancé au Maroc depuis 1967. Pour ce qui est du programme des volontaires-seniors, celui-ci est initié au Maroc au mois d’avril 2003. Il couvre divers domaines : formation professionnelle, enseignement de la langue japonaise, le management et le sport (karaté)…
Ces différentes facettes de l’APD japonaises au Maroc reflète, bel et bien, le bon rapport d’amitié que lie le Maroc et le Japon.
La coopération maroco-japonaise, un modèle exemplaire.
source:lopinion