M ichel-Edouard Leclerc, le président du groupement des distributeurs indépendants, fustige, dans une interview au Figaro jeudi 29 décembre, les hausses de prix de 5 à 10% envisagées par certains de ses fournisseurs tels Procter & Gamble, Unilever, L’Oréal ou Danone.
Certains fournisseurs, dans le bricolage ou l’équipement de la maison, viennent nous voir avec des augmentations acceptables de 1 à 2%. Mais d’autres, avec en tête Procter & Gamble, Unilever, l’Oréal, ou dans une moindre mesure Danone, ont carrément perdu la tête. Globalement, il veulent augmenter leurs tarifs de 5% à 10%, déclare Michel-Edouard Leclerc.
Et de préciser que les hausses les plus importantes concernent les produits d’hygiène, de santé et de beauté – 7,5% en moyenne.
Récemment, le président du directoire de Carrefour Jose Luis Duran s’était, lui aussi, étonné dans Le Monde que les industriels proposent des hausses de tarifs de 4 à 6%.
La consigne chez les Centres Leclerc est très claire : nos adhérents n’accepteront aucune hausse de prix supérieure à 2%, en gros l’inflation, a donc prévenu le patron du groupe E.
Leclerc, qui menace même de retirer certains produits de ces grandes multinationales de ses linéaires si elles n’acceptent pas d’ici à la mi-février de baisser leurs tarifs ou de les compenser par des ristournes.
Industriels et distributeurs ont jusqu’au 15 février prochain pour négocier les tarifs de 2006 dans le cadre de la réforme de la loi Galland régissant leurs relations et effective au 1er janvier prochain. Le seuil de revente à perte (SRP), qui empêche les distributeurs de répercuter sur leurs prix les ristournes obtenues auprès des fournisseurs, sera abaissé et les marges arrières plafonnées. Renaud Dutreil, le ministre chargé du commerce, attend donc une décrue des prix de 5% entre juin 2004 et fin 2006, décrue qui permettrait de relancer la croissance.
Pour Michel-Edouard Leclerc, la réforme de la loi Galland ou loi Dutreil aura un effet bénéfique sur la consommation dès le premier semestre 2006. Il assure même que, dès le 1er janvier, les prix de 6.500 produits distribués par les hypermarchés du groupement baisseront de 2 à 15%.
Source : Nouvel OBS