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Les professionnels retroussent les manches

Les Premières assises de la pêche au Maroc organisées par la Fédération des industries de la mer (FIM) viennent de se dérouler. L’occasion pour ce secteur porteur de se mettre à jour et de dévoiler sa stratégie du futur. Celle-ci consiste désormais à amener opérateurs du secteur et administration à se mettre autour d’une table pour discuter sérieusement des grands défis mais aussi des obstacles dont font face les pêches maritimes. Cette forme de concertation critique sur l’avenir de ce secteur est nécessaire pour que professionnels et administration ne se regardent plus chiens de faïence. Nous ne demanderons pas à l’Etat de décaisser pour nous ou de nous subventionner. Par contre ce que nous pouvons revendiquer auprès de lui c’est de nous aider à mieux gérer les ressources halieutiques du pays. Les retombées ne pourront être que bénéfiques pour tout le monde, souligne un opérateur de la Fédération des industries de la mer. Et, il n’a pas tort d’inviter les gouvernants à plus de bonne gouvernance. En effet, ce secteur, après avoir souffert de la surexploitation a besoin d’assainissement. les pêcheurs dénoncent sans cesse le fait qu’ils soient systématiquement écartés de toute prise de décision qui concerne le secteur. Ils se présentent comme une force de proposition et plaident pour un partenariat avec l’Etat afin de trouver une meilleure issue aux problèmes. Selon Khadija Doukkali, présidente de la FIM : les Assises de la pêche sont un moyen de mobiliser tous les acteurs œuvrant pour le développement du secteur des pêches maritimes, stimuler la relance et mettre à profit les gisements de productivité et son potentiel de compétitivité. Les pêches maritimes représentent dans la balance commerciale 15 % de la valeur totale des exportations et 55 % de la valeur des exportations agroalimentaires. Elles emploient plus de 400.000 personnes et la valeur annuelle de leurs exportations est aujourd’hui estimée à plus de 600 millions de dollars US. Pour se mettre aux normes, le secteur des pêches maritimes a bénéficié d’un système de cautionnement mutuel soutenu par un fonds de garantie de 200 millions de dirhams.
Contrat-programme
Le tour de table qui a permis de réunir ce montant se compose de l’Office national des pêches (30 millions de dhs), les banques interviennent avec un ticket d’entrée de 100 millions de dhs et les institutionnels participent à hauteur de 70 millions de dhs. Ce fonds de garantie couvre 50 % du montant du crédit et l’autre moitié est couverte par l’hypothèque maritime. Il servira en premier lieu à la restructuration des halles au poisson, la certification et la construction de nouvelles halles à Nador. Ceci implique une approche participative pour la mise à niveau du secteur dans ses composantes, biologique, environnementale, industrielle, commerciale, … dans le cadre d’une action globale, soutenue par le vecteur qualité, qui doit être le support fondamental du système halieutique national, souligne Khadija Doukkali. Par ailleurs, ce contrat-programme se donne aussi un objectif ambitieux à terme. Il cherche en l’occurrence à mettre à niveau un certain nombre de points sans lesquels toute relance des pêches maritimes serait vaine.
Il s’agit entre autres de mettre à niveau des bateaux par la reconduction des plans de modernisation déjà initiés et interrompus unilatéralement par l’administration, d’assainir et d’organiser la pêcherie maritime. Fait partie aussi des recommandations le respect des dispositions du plan trisannuel d’aménagement et de gestion actuellement pour la pêcherie poulpière.

Nouvel accord de pêche mais…
Les rumeurs vont bon train pour un nouvel accord de pêche entre le Maroc et l’UE. La date des négociations serait même fixée vers les mi-juillet 2005. Si le renouvellement de cet accord est attendu pour créer assez de richesse dans le secteur des pêches maritimes, tout le monde n’est pas du même avis sur les moyens d’y parvenir.
Ainsi pour ce responsable du syndicat des marins-pêcheurs, le Maroc ne dispose pas de suffisamment de reliquat de ressources à exploiter. Ceux qui sont pour la conclusion d’un accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne avancent l’argument selon lequel la pêche à 200 mètres de profondeur n’est pas encore assez exploitée. Mais les faits montrent le contraire. En témoigne l’effet néfaste des palangriers marocains sur les ressources situées sur cette profondeur.
Selon ce même responsable, fatalement, si le Maroc pour d’autres raisons qui n’ont rien à voir avec la sauvegarde des ressources halieutiques opte pour un nouvel accord, il doit veiller sur quatre principaux points :
– connaître la quantité exacte des prises
– l’obligation de débarquer la totalité des prises dans les ports marocains
– que les bateaux soient équipés de balise de surveillance et suivis de satellite au même titre que les bateaux marocains
– offrir au minimum 50 % des postes travail aux marins marocains
source:lagazettedumaroc

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