«C¹est une régression par rapport à la position du Maroc en 1999» s¹indigne Abderhman El Yazidi, S.G. du syndicat national des officiers et marins de la pêche hauturière d¹Agadir. Le nouvel accord donne aux Européens l¹accès à une ressource déjà surexploitée. «Rien que pour le pélagique souligne, El Yazidi, le Maroc a concédé un effort supplémentaire de pêche sans aucun plan d¹aménagement pour cette pêcherie dans la région de Dakhla».
«A cela s¹ajoute, dit-il, le manque de contrôle quant aux quantités capturées par les bateaux européens, puisque 25% de la totalité des captures européennes dans les eaux marocaines sont soumises à l¹obligation de débarquement dans les ports marocains.»
Pour résumer, El Yazidi précise que l¹accord n¹est pas une victoire, mais une défaite flagrante. «Il faut avoir le courage de décortiquer l¹accord point par point !» Et de s¹interroger, pourquoi les négociations ont fait l¹objet d¹un débat public en Europe, alors qu¹au Maroc, aucune discussion n¹a été tenue ni au niveau du parlement, ni au niveau des partis politiques et encore moins parmi les professionnels.
De son côté, Mimouni El Hachmi, président de la Chambre de pêche au chalut à Safi s¹inquiète. Selon lui, le nouvel accord de pêche conclu entre le Maroc et l¹UE est venu mettre à nu tous les efforts engagés pour la modernisation et le développement du secteur. Et de rappeler, qu¹a l¹occasion des assises nationales de la pêche tenues le 14 juin dernier et durant toute les réunions tenues entre les professionnels et le responsables du ministère de la pêche, les recommandations stipulaient la non reconduction d¹un nouvel accord avec l¹UE. Aujourd¹hui, ont met le secteur dans une situation peu reluisante (surtout pour le pélagique), note El Hachmi.
«Ils nous ont mis devant le fait accompli» déplore à son tour, M. Hammoudi, président de l¹Association des industries des produits de la mer à Dakhla. «On a subi ll loi de la surdité de nos dirigeants». dont les conséquences risquent d¹êtres gravissimes.
On ne sait pas si les négociateurs marocains ont tenu compte des intérêts du pays ou pas, c¹est-à-dire obliger les Européens à débarquer leur capture dans les ports marocains. Le cas contraire, cela va réduire à néant tous les efforts entrepris en termes d¹investissement dans la région Dakhla-Oued Eddahab, explique Hammoudi. Et d¹ajouter : «mis à part ce volet (pélagique) on pourra faire avec le reste !».
Fairouz El Mouden
Une misère : 36 millions d¹euros !
Le nouvel accord de partenariat entre le Maroc et l¹Union européenne dans le domaine de la pêche maritime, va entrer en vigueur début mars 2006. Il est prévu pour une durée de quatre ans et comporte une contrepartie financière annuelle de 36 millions d¹euros. Il permettra à 120 bateaux de la pêche artisanale européenne de pêcher certaines espèces dans les eaux atlantiques marocaines.
source:albayane