La CNCA et ses turpitudes d’un passé révolu, c’est de l’histoire ancienne vite enterrée par l’entreprenant management maison piloté par Tariq Sijilmassi. La nouvelle stratégie ambitionne de positionner une banque nationale mue par sa vocation de financement soudée à ses obligations citoyennes de développement.
La rupture a été consommée par ces propos du président du Crédit Agricole à l’occasion du séminaire national des cadres centraux et réseaux tenu dernièrement à Casablanca : «L’Etat actionnaire n’a pas besoin d’une nouvelle banque commerciale traditionnelle de plus».
Il faut reconnaître que le CAM se porte bien en alignant des résultats en hausse constante, ces dernières années. Tant pour l’accroissement du produit net bancaire que pour la constitution de solides provisions.
Des produits innovants
de «bonne foi»
C’est l’état rassurant de ces dernières années, d’ailleurs, qui a amorti le choc de «l’amnistie» des 100 000 agriculteurs portant sur une dette «impayée» de l’ordre de 3 milliards DH.
Mais l’institution financière supporte un passif en CES (créances en souffrance ) assez lourd pesant 8,75 milliards DH. A cela s’ajoute un taux de bancarisation du monde rural assez faible pour un portefeuille clientèle ramené de 300 000 à 190 000 comptes dont il faudra solder, dans les prochaines semaines, les 100 000 au profit desquels a été prononcée la décision Royale d’abandon des créances. Un portefeuille ne faisant pas encore la nette différence en termes de conquête marketing sur une population potentiellement bancable de près de 1 500 000 agriculteurs. En outre, l’éventail du champ de couverture de la banque ne dépasse guère la part modeste de 10% de l’ensemble des financements affectés au soutien, au développement et à la modernisation du secteur primaire. Même si les engagements en termes d’assurance-sécheresse du CAM couvrent une superficie céréalière estimée à 1 200 000 hectares. Les nouvelles options de la maison se veulent plus agressives pour réinventer la mission de service public si chère à T. Sijilmassi. D’abord, celui-ci a fixé un délai-butoir à tous ses dirigeants et cadres de l’ensemble du réseau territorial des agences commerciales ainsi qu’à tous ses chargés de clientèle pour reconquérir, au bout des deux exercices qui viennent, les 100 000 agriculteurs «perdus».
Ensuite, le CAM est décidé à ne plus laisser la «gouvernance climatique» surprendre le monde rural, comme aime à le répéter le président du Crédit Agricole: «la sécheresse ne doit plus nous prendre à l’improviste».
Dans l’objectif de contribuer à asseoir les conditions d’un développement durable et intégré de nos campagnes et de nos montagnes, le CAM lance de nouveaux produits à la fois innovants et, surtout, adaptés au cas par cas, prenant en compte la taille, les capacités, les contraintes de calendrier de production et les aléas pénalisant touchant les PMEA (petites et moyennes exploitations agricoles). Si Dar El Fellah est une initiative associative à but non lucratif, en ciblant à assurer l’accompagnement utile et nécessaire pour les agriculteurs en difficulté, le crédit Achamil est défini comme «un crédit de bonne foi» dont les modalités sont étalées sur le moyen terme offrant des financements pour les PMEA selon des plans d’exploitation bien ficelés. La philosophie de ce crédit Achamil, mettant en lice le paramétrage de scoring, se présente comme un crédit d’exploitation revolving pluriannuel et dont les remboursements tiennent compte des aléas climatiques en finançant les flux déficitaires par les excédents de commercialisation de bonne récolte. Quant aux produits de reconversion et d’investissements (Istitmar), ils sont destinés vers la valorisation des exploitations et la modernisation des outils de production privilégiant la mécanisation agricole. Enfin, toujours au chapitre des nouveaux produits, les «services en milieu rural» ou «Khadamat» encouragent le développement des activités économiques et sociales intégrées dans le monde des campagnes.
Parallèlement à ces nouvelles options de proximité du CAM, la banque est en passe d’ouvrir, dans le courant de l’année en cours, 25 nouvelles agences, une centaine de Caisses locales et de mettre en place une centaine d’agences ou caisses itinérantes pour desservir 700 souks hebdomadaires.
source:lagazettedumaroc
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Pour les six premiers mois de l’année en cours, les recettes fiscales ont connu un recul de 11,7%, soit 10,9 milliards de dirhams. Les impôts directs représentent l’essentiel du recul des recettes fiscales.