La période de repos biologique a été rallongée de semaines. Le début de la nouvelle campagne de pêche n’aura finalement pas lieu le 1er juillet comme cela avait été préalablement déclaré. Ce n’est que le 15 juillet prochain que les différents bateaux et navires de pêche peuvent débuter leur activité en mer. La décision a été prise mercredi 22 juin par Mohand Laenser, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes. Ce dernier s’est en effet réuni le même jour au siège de son ministère avec des représentants des trois secteurs de la pêche, hauturière, côtière et artisanale. Et c’est sur la demande des acteurs de cette dernière que la décision a été prise. Ces derniers ont demandé aux responsables du département gouvernemental de tutelle de leur accorder d’avantage de temps pour s’organiser. Et pour cause, 2500 barques de pêche artisanales uniquement avaient l’autorisation de prendre part à la prochaine campagne. Sachant que près de 7000 barques sont actuellement en activité, puisque leur nombre s’est considérablement développé aux temps des deux ministres Saïd Chbaâtou et Thami El Khyari, cette réduction ne risque pas de se dérouler dans de bonnes conditions. Le département de la pêche, qui a décrété cette limitation de l’effectif des barques devrant prendre le large, n’a en effet pas dressé une liste de ces dernières laissant ce choix aux professionnels du secteur. N’ayant pas eu suffisamment de temps pour le faire, ils se sont adressés au ministre de tutelle appuyés par leurs homologues de la pêche hauturière et côtière.
«C’est le caractère unanime de cette demande, partagée entre les trois segments de la pêche qui a poussé le ministère à prendre la décision de prolonger la période de repos biologique», explique Mohammed Tarmidi, secrétaire général du département de la pêche. Et d’ajouter qu’en accédant à la demande des professionnels, le ministère voulait leur accorder le temps de bien préparer leur campagne de pêche.
«Le plus important à nos yeux est de permettre à tous les acteurs du secteur l’exercice de leurs activités professionnelles dans les meilleures des conditions», commente Mohammed Tarmidi. Cependant, il se trouve que cette décision de report de la campagne de pêche n’est pas au goût de tout le monde. Demandée par les armateurs, elle n’arrange guère les affaires des marins qui devront encore patienter une quinzaine de jours avant de reprendre leurs activités professionnelles.
« C’est une décision incompréhensible puisqu’elle n’est pas prise pour des considérations biologiques et environnementales se rapportant à la ressource. En prolongeant le repos biologique, le ministère condamne des milliers de marins à demeurer en chômage faute de travail», estime pour sa part Abderrahmane El Yazidi, secrétaire général du Syndicat national des officiers et marin de la pêche hauturière. Le responsable syndical qualifie la décision d’arbitraire et de pénalisante pour les ressources humaines travaillant dans le secteur de la pêche, en l’absence d’une véritable prise en charge durant la totalité des périodes de repos biologiques. «C’est une preuve de plus que le secteur souffre d’un manque flagrant en vision claire à long terme qui prend en considération toutes les données qu’elles soient naturelles ou socio-économiques», conclut le secrétaire général.
Il est à signaler qu’il s’agit là du deuxième report de la date de reprise de l’activité de pêche. Le 14 juin, cette période de repos biologique, qui initialement devait durer du 12 avril 2005 au 12 juin 2005, a été prolongée jusqu’au 1er juillet 2005 sur recommandation de l’Institut national des ressources halieutiques (ONRH). Ce dernier a soutenu qu’il serait suicidaire de permettre aux bateaux de pêche de reprendre le chemin de la mer, la ressource étant en pleine reproduction.
source:aujourdhui