L’Allemagne, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, la Lituanie, la Lettonie, les Pays-Bas et la Pologne sont sur la liste. Beaucoup de monde pour 119 licences accordées sur la base d’exigences claires du Maroc qui entend préserver ses ressources halieutiques. Le nouvel accord réduit significativement le nombre de navires qui auront accès aux eaux marocaines, puisque environ 600 bateaux européens détenaient des licences avant 1999.
Une baisse de régime que les pêcheurs espagnols, premiers bénéficiaires de l’accord, ne semblent pas apprécier. Le désaccord sur la répartition des licences vient, notamment, du fait que l’Espagne souhaite augmenter sa part pour atteindre le même niveau que dans le passé. Elle semble ainsi lorgner sur celles accordées aux Portugais et aux Français, même si elle tient à préserver de bonnes relations avec son voisin de l’ouest.
Durant la réunion tenue jeudi à Bruxelles, les membres de la délégation espagnole ont pourtant réclamé des licences pour la pêche avec des palangriers de fond dans les zones nord du Maroc au même titre que les Portugais.
Les discussions devront, ainsi, continuer durant les semaines à venir sur cette question précise. Le temps pourtant presse puisque l’accord entre en vigueur dans moins de deux mois.
Les négociations devraient être donc finalisées avant cette date.
L’agence Europapress souligne le souhait exprimé par les membres de la délégation espagnole de pouvoir profiter des licences que la France n’utilisera pas, arguant que le représentant de Paris aux négociations avait reconnu n’avoir réclamé que 4 ou 5 licences pour son pays. Il s’est, par ailleurs, montré disposé à faire un échange pour les espèces qui seront capturées, même s’il a exigé que cela se fasse dans des conditions égales, a annoncé l’agence de presse espagnole.
D’autres pays comme le Royaume-Uni et les Pays-Bas, mais également la France et le Portugal ont demandé à avoir des explications sur les procédures de la répartition des tonnages des espèces de la pêche pélagique (sardines, anchois, etc), prévues dans l’accord avec le Maroc, souligne la même source.
Cela concerne 60.000 tonnes de petits pélagiques qui pourront aussi être capturées par les navires européens chaque année.
L’accord, signé en juillet 2005 par Mustapha Mechahouri, ministre du Commerce extérieur et Joe Borg, commissaire européen à la pêche, est prévu pour une durée de quatre ans et comporte une contrepartie financière annuelle de 36 millions d’euros. Cet accord privilégie le partenariat Maroc-UE pour le développement de la filière de pêche marocaine, le financement du plan marocain de restructuration de la pêche artisanale et la recherche scientifique. Conclu après quatre jours de négociations organisées à Bruxelles à la demande de la Commission européenne, l’accord ne concerne pas la pêche des céphalopodes et des crevettes.
La présidence de l’UE est ainsi pressée par le temps et devrait boucler ses discussions au plus tôt, d’autant que le calendrier prévoit une réunion technique, dès le 27 janvier courant, entre le Maroc et l’Union européenne.
Lematin