L’euro est apparu fragilisé vendredi, tombant momentanément sous le seuil de 1,18 dollar et fléchissant face à d’autres devises comme le yen ou le franc suisse, en raison de prises de bénéfices. Les investisseurs mettent en ordre leurs positions avant la fin de l’année, a noté Nicole Miller, analyste d’AG Edwards. Ces prises de bénéfices ont eu d’autant plus d’impact que les volumes d’échanges étaient réduits de 70% en raison des fêtes de fin d’année.
Dans un marché comme aujourd’hui où les volumes sont très étroits, des ordres d’achat qui n’auraient d’ordinaire aucun impact, en ont soudainement, a expliqué Audrey Childe-Freeman, économiste à la Banque canadienne impériale de Commerce (CIBC).
Le dollar était bien parti pour finir l’année en beauté face à l’euro et au yen. Pour la première fois depuis quatre ans, le dollar a progressé face à l’euro en 2005, en réponse au relèvement répété des taux d’intérêt aux Etats-Unis.
A son taux actuel, il était en hausse de quelque 11% comparé au premier jour de l’année. Il a également grimpé de 13% face au yen. La Réserve fédérale américaine (Fed) n’a cessé de relever ses taux en 2005, pour les porter à 4,25% en décembre, contre 2,25% en zone euro et des taux quasi nuls au Japon, un différentiel clairement à l’avantage du dollar.
Mais l’année 2006 pourrait signaler un retournement de tendance.
La Fed devrait relever à nouveau d’un quart de point ses taux d’intérêt lors de sa réunion du 31 janvier, pour les porter à 4,5%, mais il se pourrait que ce soit la dernière hausse orchestrée par la banque, alors que la Banque centrale européenne (BCE) semble partie pour relever plusieurs fois ses taux en 2006, pour les porter à 3% fin 2006.
Le différentiel de taux d’intérêt entre Etats-Unis et zone euro pourrait donc se réduire, ce qui serait favorable à la monnaie unique, d’autant que les investisseurs pourraient s’intéresser à nouveau aux vastes déficits structurels de l’économie américaine.
Lematin