Mais le baril de pétrole brut a atteint les 66 dollars jeudi 11 août en séance à New York. Le lendemain, il a été jusqu’à 67,10 dollars avant de terminer à 66,86 dollars. A Londres, jeudi, le brent a également dépassé les 65 dollars le baril.
Ces nouveaux records ont peut-être réussi à entamer la confiance des boursiers. En tout cas, nombre d’entre eux ont revendu des actions pour prendre leur bénéfice jeudi 11 et vendredi 12 août, ce qui a limité les gains hebdomadaires des indices sur les grandes places mondiales. A Paris, le CAC 40 a terminé vendredi en dessous des 4 500 points (+ 1,24 % sur la semaine). A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,40 % en cinq jours.
De fait, l’impact du pétrole cher, qui était jusqu’alors peu présent dans les statistiques, s’est soudain fait sentir. Il est une des causes désignées du creusement du déficit commercial des Etats-Unis en juin, publié vendredi par le département américain du commerce.
Ce déficit a atteint 58,8 milliards de dollars (47,31 milliards d’euros), contre 55,4 milliards en mai. Les économistes s’attendaient à une aggravation, mais pas de cette ampleur. Pour ceux de BNP Paribas, la Chine reste le pays avec lequel les Etats-Unis enregistrent le déficit commercial le plus important. Les importations nettes de pétrole sont également très importantes. Un peu moins des deux tiers du déficit commercial américain s’expliquent par ces deux composantes .
Ils ajoutent que ces données annoncent une révision en baisse de la croissance du produit intérieur brut -PIB- américain au deuxième trimestre 2005. Celle-ci pourrait être de 0,4 point de pourcentage, ramenant la croissance trimestrielle annualisée à 3 %.
Autre mauvaise nouvelle tombée vendredi, le fléchissement de l’indice de confiance des consommateurs américains. Calculé par l’université du Michigan, il a reculé à 92,7 points en août, contre 96,5 points en juillet.
Sur le marché des changes, l’euro a plutôt progressé face au dollar cette semaine, s’installant au-dessus des 1,24 dollar pour 1 euro, jeudi. Un niveau que la monnaie unique n’avait pas atteint depuis la fin mai.
Sur le front des entreprises, Dell a également déçu les investisseurs, vendredi. Les analystes s’attendaient à des prévisions de profit et de chiffre d’affaires pour le troisième trimestre légèrement supérieures à celles qu’a annoncées le constructeur informatique américain. Son titre a perdu jusqu’à 8 % en séance, vendredi à Wall Street.
LA FED RASSURANTE
Si les indices ont maintenu leur progression sur la semaine, c’est grâce au poids des valeurs pétrolières dans ces baromètres boursiers (Total pèse 15 % du CAC 40, BP plus de 10 % du Footsie 100, à Londres). C’est aussi dû à l’annonce, notamment à Paris, d’opérations d’envergure. Les investisseurs ont ainsi salué, mardi 9 août, le rachat par le groupe français Suez des 49,9 % du capital qu’il ne détenait pas encore dans Electrabel, sa filiale belge d’énergie. En Bourse, l’action Suez a signé la plus belle progression du CAC 40 sur la semaine (+ 12,03 %, à 24,59 euros).
L’attitude des banquiers centraux a aussi pu rassurer. La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé, mardi, avoir procédé à un dixième tour de vis monétaire d’un quart de point , portant son taux d’intérêt directeur à 3,5 %. Dans un communiqué, elle a continué de juger sa politique monétaire accommodante et a estimé qu’elle pouvait l’abandonner à un rythme mesuré .
Les spécialistes en ont conclu que la Fed estimait la croissance américaine encore suffisamment dynamique pour maintenir son objectif de relèvement progressif des taux. Ils tablent sur un taux d’intérêt directeur à entre 4,5 % et 5 % d’ici à mi-2006.
Dans son bulletin mensuel, publié jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) a expliqué miser sur une croissance progressive de l’économie de la zone euro. Elle a cependant indiqué que le pétrole cher et un manque de confiance des consommateurs font peser des risques sur la reprise .
Au Japon, l’indice Nikkei a bondi de 4,21 % sur la semaine, porté par l’optimisme croissant au sujet de l’économie nippone.
source: lemonde.fr