La liste publiée définit le coût moyen général de référence à 1,07 Dh la tonne et 7,29 Dhs par kilomètre. La détermination de ces coûts découle des données relatives aux charges d’exploitation des véhicules de transport, en tenant compte de toutes les dépenses supportées par l’entreprise. Les transporteurs affichent toutefois leur méfiance. «Pourquoi au Maroc, nous n’avons pas le gasoil professionnel à l’instar des autres pays ? Depuis 1963, je travaille dans le secteur. Les choses empirent.
J’avais 62 camions. Je n’ai plus maintenant que neuf et peut-être que je n’en aurai plus dans quelque temps ?». Tel est le questionnement d’El Haj Abrchane, l’un des professionnels présents lors de la réunion de lundi dernier avec Karim Ghellab, ministre de l’Equipement et des Transports
Le ministre de tutelle se veut toutefois rassurant : «Le secteur du transport a connu une restructuration. Nous avons fait en juin une évaluation objective. Nous allons créer des comités pour discuter des obstacles qui persistent encore. Le tarif référentiel va également». Le fonds créé servira, selon lui, à encourager le secteur du transport.
La moitié du montant de la manne servira à la promotion du transport des marchandises et celui des personnes. Le reste est dédié au renouvellement du parc du transport urbain qui est sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. «Le transport n’a jamais disposé d’un fonds. A l’heure actuelle, on a une possibilité d’encouragement financier de la part de l’Etat. Nous allons tous préciser la manière d’utiliser ces moyens», rajoute le ministre. Libéralisation du secteur oblige. Trois ans après l’application des textes de loi 16.99 la régissant, le compte à rebours a commencé.
La mise à niveau du transport de marchandises est attendue pour une meilleure compétitivité. L’octroi des permis représente également le dossier sensible. Bref, la professionnalisation du secteur s’impose. D’une pierre deux coups, l’informel devra être éradiqué progressivement. Bref, tel qu’imaginée, la loi 16.99 a été créée pour soutenir le secteur et encourager l’initiative privée. Elle vise à bannir le système des autorisations en instaurant des normes relatives à la compétence professionnelle et la capacité financière pour l’exercice de ce métier.
Le monopole attribué par le passé à l’Office national des transports (ONT) en ce qui concerne les commissions dans le domaine du transport routier des marchandises pour compte d’autrui a été également annulé. L’ONT qui a perdu une partie non négligeable de ses bénéfices a subi une concurrence de plus en plus farouche. Résultats des courses : la baisse des prix du transport. Les entreprises évoluant dans ce domaine ont en effet opté pour le dépassement de la cargaison autorisée juridiquement et la pression pour la diminution du prix de la main-d’œuvre.
La régulation se justifiait largement. L’élaboration et la diffusion des indicateurs du coût référentiel des opérations de transport routier des marchandises ont été pour cette fin imaginés comme garde fous. Les résultats de l’étude sur le coût référentiel du transport routier de marchandises élaboré par le ministère ont montré que les frais énergétiques constituent le tiers du coût global quelle que soit la cargaison du véhicule. Pour l’heure, les professionnels espèrent que les réunions des comités aboutissent à concrétiser leurs attentes…
Jihane Gattioui
LE MATIN