Menara : Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, marqué par les accords de libre échange et l’ouverture des frontières, comment évolue la PME marocaine?
Hammad Kassal: La situation de la PME marocaine s’améliore de mieux en mieux, parce qu’il y a aujourd’hui une volonté de faire de la PME le fer de lance de l’économie nationale et du développement social. On ne peut plus aujourd’hui compter ni sur l’Etat ni sur les grandes entreprises, dont la principale préoccupation est la rentabilité financière. La petite entreprise doit se prendre elle-même en charge. Je crois qu’il faut passer d’une étape où l’on grinchait tout le temps à une étape où l’on propose. Il y a un effort considérable à faire par nous même entant que PME-PMI, et l’environnement suivra par la suite.
Que pensez-vous du débat actuel sur la réforme de la fiscalité ?
Je crois que la fiscalité est un faux problème. La fiscalité est liée à la structure fiscale. Je pense qu’il faut d’abord élargir l’assiette fiscale. Aujourd’hui 80% des impôts sont payés par 20 % des entreprises. On ne peut alors rien réclamer. Les entreprises doivent faire plus d’effort au niveau de la transparence et du paiement de leurs impôts. Après quoi, on peut exiger une réforme de la fiscalité. La balle est dans le camp des entreprises. La fiscalité ne sera jamais résolue si on n’élargit pas l’assiette. Je considère que payer ses impôts est un devoir national et un signe de solidarité.
Vous dites qu’il plus facile pour l’entreprise marocaine de vendre sur les marchés étrangers que sur le marché national. Comment ?
Tout simplement parce que quand on a ouvert le marché d’une manière rapide ça a créé un grand problème en terme de compétitivité. L’entreprise marocaine évolue dans un marché étroit et très limité. Or nos concurrents évoluent dans un marché très vaste et ils ont amorti leur investissement. Ce qui leur permet de vendre à des coûts marginaux chez nous. Nous souhaitons un renforcement du pouvoir d’achat national qui passe par une amélioration des salaires et des conditions de vie de nos collaborateurs.
Quelle est votre approche pour le traitement du secteur de l’informel ?
Il y a un certain nombre de méthodes dont nous disposons. Il est nécessaire d’aller vers des pratiques plus courageuse de corps à corps afin que les gens sachent que s’ils quittent l’informel ils ne sont nullement perdants, bien au contraire. Je pense que c’est un travail pédagogique qu’il faut faire. Nous avons des méthodes et nous allons les appliquer.
Propos recueillis par
Menara
Said El Hadini