Accueil > Economie > La CDG lance en bourse une OPA de capitalisation sur les titres CIH

La CDG lance en bourse une OPA de capitalisation sur les titres CIH

Après avoir acquis les 20,2 pc détenus par la Banque Centrale Populaire (BCP), la CDG détient actuellement 57,7 pc du capital du CIH, ce qui fait que ce contrôle absolu des activités financières et non-financières de la banque a obligé le Groupe à lancer cette OPA pour se conformer aux dispositions de la loi sur les offres publiques en raison du franchissement du seuil des 40 pc du capital du CIH, a indiqué M. Mustapha Bakkoury, Directeur Général de la CDG.

En vertu de cette opération, qui a obtenu l’avis de recevabilité du CDVM avant visa définitif prévu fin novembre, les actionnaires minoritaires sont appelés acquérir des actions de la CDG au prix de 50 dhs par action présentant ainsi une prime de 15 pc par rapport à la valorisation du titre CIH, a-t-il souligné avant de préciser que cette valorisation a été déterminée par les méthodes standards basées sur les moyens des cours, les transactions de référence et les comparables boursiers.

L’opération de refinancement du CIH se déroulera en deux temps. La première étape concernera la résorption des pertes, et ce par l’utilisation des réserves et primes d’un montant de 419 millions de dhs, puis la réduction du capital social de 90 pc par annulation de 9 actions sur 10 anciennes, a expliqué M. Bakkoury, précisant qu’après cette réduction, le capital social s’établira à 332 millions de dhs.

La résorption des pertes sera suivie par une augmentation de capital de 1,850 milliard de dhs par la création de nouvelles actions au prix unitaire nominal de 100 dhs, pour porter le capital social à 2,182 milliards de dhs.

Cette OPA est venue couronner une restructuration en profondeur menée avec beaucoup d’efforts fournis par les pouvoirs publics, la direction générale de la banque et la CDG pour doter le CIH de tous les moyens nécessaires pour placer cette entité financière, dédiée au développement des infrastructures touristiques et à la construction des logements, sur le rail d’un avenir meilleur, a tenu à souligner pour sa part, le PDG du CIH, M. Khalid Alioua.

Pour lui, cette initiative s’inscrit dans une vision stratégique destinée en premier lieu à projeter cette banque dans l’avenir en lui donnant les armes nécessaires pour adhérer au combat acharné de compétitivité déclenché par la mondialisation, après tant d’années de crises structurelles qui ont failli conduire cette banque tout droit à une disparition pure et simple du paysage bancaire marocain.
Cette chimère financière vécue par le CIH a été amplifiée par la garantie portée par l’Etat couvrant les risques éventuels des projets d’investissement dans le secteur du tourisme, a-t-il soutenu, estimant que la situation de déficit structurel vécu par la banque par le passé revient plus précisément à cette protection étatique et non pas à la mauvaise gestion, ce qui a conduit enfin l’Etat à décider de supprimer, en 2005, ce fonds de garantie estimé à 2,4 milliards de dhs.

L’un des faits les plus marquants de cette restructuration en profondeur du CIH est l’avancement de l’opération d’apurement des comptes dont le passif a été ramené à 8 milliards de dhs en 2005, pour le baisser encore sous la barre de 2 milliards de dhs en 2007, et ce grâce à une gestion de transparence et de rigueur menée par la direction générale, notamment au niveau du recouvrement des créances en souffrance depuis les années de vaches maigres.

Pour se faire, la direction du CIH s’est fixée l’année 2006 comme étant une date butoir pour récupérer toutes les traites non-payées par les contractants de la banque, au-de là de cette date limite, les dossiers litigieux seront remis à la justice.

Revenant sur les résultats de l’exercice du premier semestre 2005, arrêtés par le conseil d’Administration réuni au début de septembre dernier, M.

Alioua a affirmé que tous les principaux indicateurs dénotent d’une nette reprise de l’activité et d’un retour du CIH sur le marché.

Ainsi au niveau du résultat brut d’exploitation, l’amélioration a atteint la barre de 160 pc, passant de 37 millions de dhs au juin 2004 à 97 millions de dhs en juin 2005.

La croissance du produit net bancaire est établie à son tour à 368 millions de dhs contre 303 millions enregistrés dans la même période de l’année précédente, soit une évolution de 21 pc.

Le montant des crédits approuvés s’est élevé également au plafond de 1,599 milliard de dhs, contre 745 millions de dhs au 30 juin 2004, soit une hausse estimée à 115 pc. Les crédits débloqués ont connu à leur tour une progression de 100 pc, passant de 688 millions de dhs en juin 2004 à 1,375 milliard de dhs en 2005.

La collecte des dépôts a également affiché une amélioration de 12 pc pour se situer à 9,655 milliards de dhs contre 8,625 milliards de dhs en 2004.

Le CIH, qui est fortement impliqué dans le financement du logement social dans le cadre du programme étatique de 200.000 logements sociaux, dispose d’un réseau national de plus de 100 agences et guichets automatiques, à travers tout le Royaume, pour commercialiser une large gamme de produits et de services bancaires.

Source Menara

Commentaires

Voir aussi

chute des recettes fiscales de de 11,7% au premier semestre 2009

Pour les six premiers mois de l’année en cours, les recettes fiscales ont connu un recul de 11,7%, soit 10,9 milliards de dirhams. Les impôts directs représentent l’essentiel du recul des recettes fiscales.